A ma connaissance, il n’y a pas de sports qui ne nécessitent un minimum de matériel. Et au strict minimum s’ajoute ce que les marques et autres surdoués du marketing nous persuadent d’acheter.
En course à pied par exemple, à part des sous-vêtements (quoique…) qu’est ce qui est véritablement nécessaire? D’ailleurs un certain nombre de coureurs vantent aujourd’hui les mérites de la course pied-nus… La décence nous oblige à nous couvrir à minima, nous parlons donc des vêtement comme des biens de première nécessité pour la grande majorité d’entre nous. En revanche la montre GPS, le téléphone et les écouteurs, les manchettes quand il fait froid, les manchons quand ça monte, le tour de cou quand il fait frais, les gel « Xpower truc » quand le tour est un peu plus long, etc… on est dans la seconde nécessité?..
C’est facile d’être critique avec tout ça, mais très honnêtement, je fais parti de ces adeptes du matériel; je parle même de matérielophilie. Je ne suis pas sûr que cela se soigne, je ne suis même pas sur d’en avoir envie. Il existe des maux bien pire en cette période d’épidémie et de contagiosité galopante… Gardons nos vifs esprits chercheurs plancher sur d’autres vaccins.. Et si on prend un peu plus de recul: vous, tout lecteur que vous êtes, à traîner sur un site de test de matériel… n’êtes vous pas atteint du même « sort »?
A l’idée d’aller faire une sortie grimpe, je prend presque autant de plaisir à fouiller dans mes caisses de matériel pour trouver l’accessoire qui va m’être utile, qu’à grimper véritablement. Au pied de la voie, je fais le tour de mon sac pour être certain de ne rien oublier. Le simple cliquetis des mousquetons et dégaines me fait vibrer en me ramenant en enfance. Gamin, nous peinions avec mes parents à arriver au refuge pour midi, alors que les alpinistes, chargés de matos, attaquait le retour au bercail, piolet au sac, corde lovée sous le rabat, quelques mousquetons apparents, et bringuebalants çà-et-là. Cette sonate métallique m’émerveille encore..
Mon problème c’est que la maison est petite… Et malgré cette contrainte logistique de rangement, mon esprit pragmatique trouve toujours d’incroyables arguments pour convaincre le lobe cérébral chargé des finances, de sortir du magasin les bras chargés. Le vieux campeur, Snowleader, Expe, Espace Montagne ressemblent plus à des parcs d’attractions, jusqu’à ce qu’il faille passer à la caisse; le charme se rompt quelques instants… Non pas que ce soit cher; tout bon matériel à son prix, mais la règle arithmétique de la somme fait que la réalité revient brutalement…
Je connais nombre de parents qui usent des dessins animés pour être au calme, et avoir du temps, ma femme quant à elle, sait me déposer dans ce genre de magasins pour prendre le temps de faire les siens à sa guise. Le double effet Kiss Cool sur le relevé de compte…
A l’heure ou nous devrions tendre vers la décroissance selon certains économistes, où cette logique productiviste et consumériste nous ronge, j’ai honte d’écrire ces lignes; mais je me rassure en tentant de me convaincre que nous avons tous nos failles… Là où certains vont passer leurs salaires dans des motos ou des voitures de sport peu écolos elles aussi, d’autres mettent des sommes folles dans des montres qui ne donnent que l’heure, des cigares roulés à la main à l’autre bout du monde, des soirées arrosées ou des fringues à n’en plus savoir qu’en faire…
D’où l’intérêt de ce cher Outzer!.. Quitte à acheter du matériel autant être sûr dès le départ que celui-ci nous siéra. Acheter le premier prix, pour se rendre compte que celui ci ne convient pas, ou qu’il se dégrade vite, ne va pas dans le bon sens. C’est donc en partageant nos avis que nous trouverons les perles rares, mais que nous alimenterons aussi notre fétichisme… Je vous ai parlé de mon lobe cérébral pragmatique qui trouve bons arguments pour passer à la caisse?…
Matérielement vôtre
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