Une randonnée avec une vue imprenable sur les vallées voisines, le Badet, le Néouvielle, le Mont Perdu et la brèche de Roland, agrémenté de la présence de la faune locale, du vertige des hauteurs, de la verdure des estives et du doux bruit des ruisseaux... Partez à la découverte du vallon d'Estaragne et de Cap de Long.
Ma saison d'accompagnatrice en montagne était sur le point de se terminer dans les Pyrénées, les vallées se vidaient, les sommets perdaient leur surfréquentation de l'été. C'était le bon moment pour réaliser ce petit projet qui me faisait de l’œil depuis quelques semaines.
J'avais travaillé dans la vallée du Badet où je racontais la faune et la flore à mes clients, surplombée par ces géants de pierre qui me regardaient de haut. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à la vue qu'ils pourraient m'offrir une fois sur leur sommet.
Au menu du jour, une bonne montée, des sourires, et une pseudo sieste sur le schiste chaud... et nos appareils photo au cas-où des isards daigneraient montrer le bout de leur nez.
Ma montre a indiqué 3h30 de marche effective pour 7h de sortie; autant vous dire qu'on a flâné sur les sommets, surtout sur le Pic de Lentilla où un mur de schiste a été aménagé pour les envies de bivouac. Que demander de plus ici ? Protégés du vent, l'inertie de la pierre chaude nous apportant une douce vague de chaleur, nous étions en train de flâner en parlant de notre saison d'accomp', la plénitude du lieu essayait de nous faire sombrer petit à petit dans les bras de Morphée.
Passionnés de photographie, nous avons passé un long moment à capturer les montagnes. Amatrice de macrophotographie, de portrait ou encore de photo animalière, je portais que peut d'intérêt à la photo de paysage... insatisfaite de mes clichés, je n'arrivais vraiment pas à capturer ce que je pouvais ressentir au sommet de ces géants de pierre. J'ai trouvé ici mon plaisir dans la photo de paysage, et voici un échantillon de ce que j'ai pu immortaliser.
Mise en garde : ce parcours n’est pas balisé, et aucun panneau d’indication n’est présent. Ne partez jamais sans carte, et une boussole sera votre meilleure alliée. Vous pouvez accrocher du réseau sur les sommets, mais attention, ne comptez pas que sur une application de randonnée; personnellement je ne suis pas favorable aux randos guidées par téléphone, au vu du nombre de personnes que j'ai trouvé perdues et que j'ai remis sur le bon chemin.
Vous pouvez partir du parking de Cap de Long, ou vous garer 1,5km avant, juste après le pont sur la droite (point côté 2079). Prendre le sentier qui part plein sud le long de la rive gauche du ruisseau d’Estaragne. Il y a peu de pente au départ ce qui laisse le temps de se mettre en jambe avant les montées, et vous aurez peut-être la chance de croiser les petites peluches du coin : les marmottes, peut-être même leurs petits selon la saison (les naissances ont lieu en mai/juin et les petits commencent à sortir du terrier 2 à 5 semaines plus tard).
Après la première montée, le sentier part vers l’Ouest, direction le col d’Estaragne ; mais il vous faudra bifurquer avant (alt ~ 2640m) pour repartir au sud. Les sentes sont souvent peu évidentes et parfois même effacées par l’érosion de la montagne, mais vous trouverez des cairn qui vous indiqueront le chemin, il vous faudra veiller à suivre les bons qui vous mèneront sur une sorte de balcon. L’ascension de l’Estaragne ne pose pas de difficulté et vous voilà sur votre premier sommet de 3006 mètres. Vous pouvez déjà repérer le chemin qui monte sur le prochain sommet, il y a deux sentes évidentes qui se dessinent et il vous faudra veiller à rester sur celle de droite.
Prenez le sentier qui part Sud-Ouest pour descendre une petite centaine de mètres de dénivelé, avant de remonter en prenant cette fameuse sente de droite. Une petite grimpette d’environ 250 mètres de dénivelé vous attend avec un passage sur une dalle où vous serez peut-être amené à poser les mains si vous ne vous sentez pas à l’aise. Vous voilà en train de gravir les derniers mètres de votre plus haut sommet de la journée : le pic Campbieil, haut de ses 3173 mètres.
Après avoir profité d’une vue délicieuse, vous pourrez continuer sur un sentier qui suit la crête direction sud-ouest, une dernière partie facile qui vous permettra de rejoindre le Pic Lentilla, perché à 3157 mètres d’altitude.
Pour redescendre en boucle, vous pourrez prendre le sentier qui part à l’ouest et qui suit l’arrête menant à la Hourquette de Cap de long ou de Badet ; avant de bifurquer plein Nord vers le Gourg de Cap de Long que vous laisserez sur votre gauche. Ouvrez l’œil, vous aurez peut-être la chance de voir des isards ! Le parcours est bien cairné et vous devrez rattraper un sentier longeant le ruisseau de Cap de Long, avant de rencontrer son grand lac que vous pourrez longer par la droite.
Cette dernière partie le long du lac est assez cassante avec plein de gros blocs rocheux. Soyez prudents, vous avez déjà plus de 1000 mètres de dénivelé dans les pattes... c’est comme en voiture, quand on arrive à la fin du trajet il faut redoubler de vigilance. Vous voilà arrivés au parking de Cap de Long, si vous avez laissé votre voiture ici, vous êtes arrivés, et sinon, il vous faudra faire les 1,5 km de route pour retrouver votre véhicule stationné près du pont (point côté 2079).
Cette boucle fait environ 13,5 km et 1300 mètres de dénivelé, assurez-vous d’avoir le niveau de marche requis pour effectuer cette randonnée, et veillez à faire des paliers de manière fréquente afin de vous acclimater à l’altitude et à la diminution du taux d’oxygène.
Equipez-vous correctement, ce n'est pas la peine de penser à y aller en tongs... Un bonnet, des gants et une bonne veste imperméable ne sont jamais de trop avec le vent et les températures que l'on peut rencontrer sur les sommets.
Ne partez pas si un orage est annoncé, la météo de montagne peut changer complètement en moins d’une heure et il n’est vraiment pas bon de se trouver sur un sommet ou sur une crête au moment où un orage arrive. Partez tôt le matin, 8h est une bonne heure pour débuter la randonnée. Même si la météo annonce du beau, vous pouvez observer des formations nuageuses à tout moment. Si vous repérez un cumulonimbus qui approche, amorcez tout de suite votre descente avec prudence, par le chemin le plus court et le moins accidentogène.
Nous avons mis 3h30 de marche effective (sans les pauses), et un marcheur au rythme soutenu mettra facilement le double. Prévoyez donc un maximum de temps pour votre sortie et assurez-vous d’avoir une météo sans risque. Il vaut mieux partir tôt et rentrer tôt que l’inverse.
Ma première expérience d'un orage en montagne fera l'objet d'un prochain article.
Et enfin : profitez à fond de cette superbe ascension !
2 Commentaires
J'ai fait cette même randonnée il y a quelques années, ce fût même mes premiers 3000!
C'est effectivement un coin magnifique, avec une faune riche et relativement peu de monde.
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