**Avertissement : je fais de la rando longue distance / du bikepacking, qui emprunte à la fois au cyclisme de route, au VTT, à la rando classique et au cyclocross. Une distance de 170 km sur de l'asphalte roulant avec un vélo de 8kg n'a absolument rien à voir avec la même sur des terrains variés allant de la route de campagne au singletrack, sur un vélo de presque 15 kg à pleine charge conçu pour rouler dans du défoncé. 25 km/h sur du sentier de randonnée plat, c'est vite, vraiment vite. Mon objectif est de partir de chez moi à chaque fois que possible, pour découvrir ce qui est devant ma porte. Donc : pas de montagnes dans mes randos pour le moment**
19 octobre 2018, je finis de préparer mon matériel. Je teste la fixation des sacoches, avec un peu d'appréhension pour la sacoche de cintre qui a l'air de frotter sur la guidoline Easton 25mm neuve que Julien a posé en début de semaine. Au passage, l'imitation de cintre aéro fabriquée maison avec du câble de frein sous la guidoline est bluffante. J'essaie pour la dernière fois mon réchaud, un top-notch fabriqué avec une cannette de Perrier, il marche du feu de Dieu (c'est le cas de le dire). Je ne sais pas pourquoi je flippe autant sur cette idée de réchaud parce qu'après tout je vais randonner à la civilisation et s'il ne fonctionne pas j'irai à la cafét' à Marennes. Je vérifie pour la centième fois mon itinéraire. Mon trajet maximal fait environ 350 km et le minimal un peu plus de 220 : je pars de Rochefort, je prends la Vélodyssée jusqu'à Marennes puis je bifurque vers Oléron, je passe le pont, je fais le tour de l'ïle par les sentiers côtiers / forestiers et les pistes, je reviens au pont, je vais vers Marennes Plage où je reprends la Vélodyssée jusqu'à La Tremblade en passant par le pont de la Seudre et je m'arrête dans une aire de camping naturelle pour dormir. Au retour, chemin inverse : si je suis en forme je refais le tour de l'ile, sinon retour direct à Rochefort par la Vélodyssée. Bon, ben : je suis prêt. Contre toute attente je dors fort bien cette nuit là.
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20 octobre 2018 07h00. Petit déjeuner léger chicorée / pain complet / cajou et préparation du matériel. J'ai acheté des barres énergétiques Baouw parce qu'elles étaient en promo à BioCoop pour DLC courte, j'ai un peu honte vu la quantité d'emballage que ça fait pour la quantité de nourrissement. Je prépare deux gels de 120ml mélasse / huile de sésame / sel dans mes soft flasks Salomon, avec ça je devrais tenir sans problème les deux jours. J'hésite longuement sur le cuissard à prendre et finalement j'opte pour mon faux-Sky de chez Alitrérapide parce qu'il a un insert gel au lieu de prendre le Colomb du vélo club rochefortais qu'un pote m'a donné et que j'ai toujours utilisé pour mes sorties longues.
20 octobre 2018 09h30. Mon épouse et nos filles sont parties en vacances, j'enfourche le vélo direction Tonnay Charente. Moulinage tranquille une vingtaine de kilomètres jusqu'à arriver après Cabariot où je prends le sentier de la Vélodyssée, il fait un temps superbe c'est magnifique.
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Je traverse les marais vers Brouage
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Je passe le château de la Gataudière
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20 octobre 2018 vers 11h30. Je franchis le pont d'Oléron. Je n'ai pas bien mesuré à quel point ça allait être dangereux : plus de 20 km/h de vent latéral arrière sur un vélo chargé, avec les voitures qui passent bien vite et bien bien près. J'ai du mal à rester calme, alors je décroche les pédales auto et je me concentre sur le point d'arrivée. De l'autre côté vers la gauche, commence la piste cyclable qui fait plus ou moins le tour de l'ile. En préparant l'itinéraire à partir d'un parcours VTT sur Uttagawa, je me suis bien juré de ne pas aller vers la forêt de Saint Trojan vu que c'était décrit "rouge / techniquement très difficile". Et au moment de bifurquer à droite pour aller vers le nord, je vois un magnifique single qui va tout droit en serpentant vers la forêt. Le temps de me rappeler ma résolution je suis déjà dessus et j'ai fait 5 bornes. Je prends le sentier DFCI (gros vilain, t'as paldroi) qui semble aller vers la plage puis suivre le littoral sur mon mini compteur GPS qui n'arrête pas de sonner "hors parcours". Vais quand même pas faire demi-tour : qui se dégonfle est un dégonflé. Monte, descend. Sentier large puis sentier étroit. Monte, descend. De plus en plus de sable, normal remarque on approche de la mer. Monte, descend. Maintenant le sable est tellement meuble que j'ai du mal à avancer. Première chute, pas de mal. Monte, descend. Deuxième, troisième chutes. Cette fois je finis à pied et vu comme ça monte je prends à droite pour rejoindre le sentier que j'ai repéré sur le GPS. Le monte-descend continue un certain temps et j'ai passé plus d'une heure à marcher et pédaler à 10 à l'heure, bravo la moyenne. Je reviens sur mon itinéraire prévu et Garmine arrête de buzzer merci. Au passage je suis allé jusqu'à la mer pensant que je pourrais accéder au sentier matérialisé sur le compteur... Mais comme je n'ai pas de surf, il n'est pas praticable pour moi.
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20 octobre 2018 vers 13h30. J'ai passé Grand Village et je roule vers le nord vent de dos. Je mange une barre Baouw et je me rends compte au passage que j'ai perdu une de mes soft flasks lors d'une chute. La barre a un goût de savon à la coco, je sais pourquoi j'en avais jamais acheté. Comme c'est plat, très roulant, et que le vent est mon ami j'envoie la sauce et je roule fort jusqu'à la Cotinière où je profite de la vue sur la plage. Je me sens super bien, je suis en mode increvable et je roule jusqu'au phare de Chassiron en profitant chaque seconde des magnifiques paysages que je traverse. Je bois un peu de gel énergétique et comme le dit la croyance populaire du cycliste, le goût sucré ça aide quand tu roules depuis longtemps.
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20 octobre 2018 vers 15h00, après avoir longé la côte et pris du chemin et de la piste cyclable, je m'arrête manger au phare de Chassiron parce que j'ai symboliquement dépassé les 100 km soit mon record de distance jusque là. J'en profite pour nettoyer le vélo et graisser la chaine, l'engin a moyennement apprécié le sable et les chutes, heureusement que le boitier de pédalier est neuf. Un monsieur vient me voir et me demande si c'est bien un vélo de Gravel, je lui dis que c'est un cyclo-cross modifié, on discute de vélo quelques minutes pendant que je mange mon pain essène et ma végé'andalouse. D'habitude j'aime ces saucisses de seitan Wheaty, mais là j'ai l'impression de faire un repas de Noël tellement je me régale. Le monsieur a compris que mon temps est précieux et me laisse sur un "je vois que vous devez repartir, bon courage et roulez bien".
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20 octobre 2018 vers 16h00. Je me suis arrêté cinq minutes à La Brée pour acheter du pain et de l'eau vu que je sens que les 3 litres que j'avais prévus ne suffiront pas. Faut dire que j'étais loin de penser qu'il ferait aussi chaud et aussi beau. Franchement, j'aurais pas dû. J'ai du mal à repartir, le vent à présent de face ne me remonte pas le moral. Single de forêt sableux qui monte et qui descend, je suis obligé de rebrousser chemin deux fois because chiens pas attachés. Le calvaire commence. Sentiers. Ligne droite. Vent de face à 25-30. Tellement défoncés par endroits que ça me secoue jusque dans la tête parce que je n'arrive plus à protéger mes appuis. Route asphaltée pourrie. Sentier à nouveau, ligne droite, et Monsieur Duvan qui fait mur contre moi. 'tain, je sens que je vais tout envoyer péter, m'asseoir par terre et demander à être rapatrié en hélico.
20 octobre 2018 17h16.
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Je me suis arrêté, je vais dégueuler, je vais mourir, je vais faire caca dans ma culotte, il va se passer un truc. Je photographie le vélo, tiens, saloperie.
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Je regarde autour de moi. C'est d'une beauté à couper le souffle. Le vent couche les herbes, je vois jusque très loin la sauvagerie de cette nature qui m'environne. Un héron décolle, je distingue des grosses bestioles à 4 pattes dans le lointain. Je mange la saloperie de foutu pain blanc de daube que j'ai acheté à la boulangerie, et il est dégueulasse.
Et je regarde autour de moi, encore, encore, encore. Petit à petit, un genre de sourire envahit ma tête et je suppose qu'il finit par envahir ma figure mais je peux pas dire vu que je suis tout seul et que prendre un selfie de ma déconfiture actuelle ne me dit rien. J'ai vraiment des problèmes de pays riche. Je fais une rando longue en vélo ce que j'ai toujours rêvé de faire, je tiens le presque 20 km/h depuis 130 bornes, et je me plains. Quel foutage de gueule. Je me mets à rigoler franchement comme un ahuri devant mon vélo. Et 5' plus tard je suis reparti, le sourire ne me quittera plus.
Je ne me souviens de rien du retour jusqu'au pont. Mais j'ai enquillé les 15 bornes de sentier vent de face qui restaient la fleur au guidon. Le pont, c'est re-le-cauchemar. Je me fais griller par un cyclotouriste guilleret qui pédale carré les genoux en dehors et me fume comme si j'étais arrêté. Concentration sur l'autre extrémité du pont. Calme. Tourne à droite vers Marennes plages et un peu plus loin, je vois le pont qui enjambe la Seudre alors que le vent a encore forci et là, tu sais quoi ? Je me sens pas. J'ai la trouille, quoi, comme un gosse. Tant pis, je vais aller vers le port de la Cayenne judicieusement indiqué par les panneaux. Le sentier qui y mène est absolument magnifique et la quantité de moustiques m'oblige à rouler comme un dératé ce qui me fait fort du bien.
La vache, le port de la Cayenne, ça valait la visite.
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Au retour en passant par d'autres sentiers des marais je me rends compte que je pouvais aller jusqu'à la Tremblade sans passer par le pont mais là le soleil se couche et je me sens pas de parcourir les 30 bornes qui restent. Va falloir trouver un endroit pas loin.
20 octobre 2018 vers 19h15, soleil couchant. 176.5 km en un peu moins de 10h. Moyenne de merde, mais je suis super content d'être arrivé au bout.
J'ai repéré un agglomérat de camping-cars et demandé si c'était un camp officiel, mais non. Alors je vais m'installer là. Je monte le bivy aussi vite que je peux, matelas, SDC, etc. Je crève la dalle. Heureusement j'ai emmené ma softshell Bjorka d'hiver comme ça je ne me refroidis pas. J'ai gardé mes gants, laissé les chaussettes tout en haut, mis le buff jusque sous mon menton pour ne pas mourir moustiquisé. Heureusement le soleil se couche vite et il y a plein de vent alors l'assaut ne dure pas longtemps. C'est l'heure de vérité, je m'installe pour manger chaud. Réchaud ? Check, marche nickel, avec l'allumage à la pointe de couteau trempée dans l'alcool gélifié pure-RL style. Pare-vent ? Check, joue son rôle. Tasse inox (quoi, de l'inox ? HERETIQUE !) D4 ? Check. Assez d'eau ? Check, heureusement que je me suis arrêté tout à l'heure finalement, parce que j'avais juste oublié un détail : ma soupe de rando à base d'avoine / bouillon rapunzel / cajou / pâtes chinoises marche à l'eau liquide et la sortir du calmelbak pour la mettre dans la tasse... Bref. Ebullition ? Check. Balance le tout par terre en attrapant l'anse qui est super chaude ? Check. Et merdre, mère Ubu. Bon, j'ai prévu large, j'ai assez pour faire un deuxième. Et il est bon, miracle. Je mange chaud pour la première fois en rando longue, merci le Top Notch.
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Le chorizo végétal Wheaty est super bon aussi. C'était lourd mais ça valait le grammage. Dommage que ce soit suremballé mais c'est un autre problème. Dessert = chocolat noir en vrac, coupé avec mon Victorinox Sentinel (j'étais sûr que la lame crantée allait me servir : y'a pas mieux pour couper ces gros blocs de chez BioMonde). J'essaie de faire des photos de mon campement mais il fait trop noir. Too bad. J'ai même pu attacher le vélo à un arbre avec mon antivol ultralight technique perso.
Allez, au dodo. J'arrive à me changer dans le bivy sans problème et j'enfile la tenue de nuit D4 sans oublier les chaussettes polaires Rywan parce que je suis frileux des petons. J'ai pris mon oreiller gonflable, parce que pour la première fois j'étais un peu timide pour dormir avec la veste roulée dans le buff pour faire traversin. Mais à refaire, je laisse l'oreiller à la maison. Je laisse le bivy partiellement ouvert pour éviter la condensation (n'importe quoi, je suis en plein milieu d'un marais en automne et va pas y avoir de condensation dans la série "je rêve la nuit" saison 1 épisode 1)
21 octobre 2018 7h30. Dire que j'ai dormi comme un bébé serait un euphémisme poli. J'ai écrasé comme une limace anémique, plutôt. Je me suis bien réveillé deux trois fois mais rien à voir avec mon sommeil hachuré habituel.
Le SDC duvet de chez D4 acheté en début de semaine faute d'en avoir trouvé un d'occaz a fait parfaitement son job, complété par le sac à viande de même provenance. Il a fait 10-12° avec 20 km/h de vent et humide (marais, remember). La capuche est bien réglable et confortable, j'ai de la place aux épaules et la longueur est good (1m80, il est donné pour OK en L jusqu'à 1m85). Et cette s*l^pµr£e de bivy Aqua Quest condense toujours à mort, ça dégouline le long des parois, c'est la piscine aux pieds. Pourtant, le duvet humide seulement en surface et je n'ai pas senti de pont thermique : le tissu déperlant semble jouer son rôle.
J'avais prévu du café soluble mais là, j'ai la méga flemme. Je finis tout ce qui me reste à manger sauf le Faux Gras que je me réserve pour ce midi. Je suis sur un nuage. Mal nulle part. Prêt à bouffer encore une centaine de bornes aujourd'hui. Une fois satisfaits les besoins de mère Nature je vois bien que je ne pourrai pas faire un brin de toilette vu les conditions de promiscuité campingcaristes dans lesquelles je me trouve alors je me brosse juste les dents avec la brosse à manche coupé (pour le cliché) et le dentifrice fait maison (pour le climat). Je me rechange dans le bivy. En mettant le cuissard ça me brule l'arrière train comme dans les dessins animés où Vil Coyote met le sien dans une bassine d'eau froide. Après avoir commencé à démonter je me rends compte que je n'ai pas photographié mon installation, zut, je le fais maintenant.
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21 octobre 2018 8h30. Prêt à partir. A l'instant où je pose mon postérieur princier sur la WTB Devo qui lui sert d'écrin je m'aperçois que tout malin que je sois je suis moins fort que lui. Je n'arriverai certainement pas à faire une longue distance en ayant mal comme ça. Bon, so long pour l'amour propre, on verra à la maison l'étendue des dégâts. Rentrons, moussaillon. Dimanche, c'est le jour du pan pan des avinés à carabine, mais comme je passe que dans des sentiers de rando et de vélo balisés devrait pas y avoir de problème.
21 octobre 9h15 environ. Je roule pépère dans un sentier. Au loin j'aperçois deux chiens pas attachés accompagnés d'un susdit aviné à carabine. A peine m'ont-ils vus qu'ils partent en courant vers moi. Z'ont l'air drôlement beaux les clebs, c'est deux trucs marrons adultes et j'ai pas franchement envie de savoir s'ils sont sympas ou non. Je fais demi tour et je pars comme si j'avais le feu aux fesses (ça tombe bien, je l'ai) dans la direction opposée. Monsieur Troisgrammes s'époumone à appeler ses chiens qui se rapprochent alors même que je suis à fond de ce que je peux faire. Chien de chasse = obéissance absolue à son maitre, qu'ils disaient. Pas ce coup-là, non. Remarque à leur place j'aurais pas envie non plus d'obéir à quelqu'un dont le QI dépasse à peine la pression artérielle - vu que la température rectale chère à M. Desproges est un nombre un brin élevé pour chiffrer la bêtise d'un chassiste de base. Je suppose que je décroche l'un des deux parce que s'approche par ma gauche un magnifique Drahthaar (j'ai regardé Wikipédia en rentrant) il me rattrape et puis... Je maintiens la même vitesse parce que je ne peux rien faire d'autre. Il me suit une demi-éternité et il rebrousse brutalement chemin. Il doit préférer aller courir après les zozials morts et je l'en remercie.
21 octobre 2018 10h00. J'ai continué à rouler, fait un détour, vaguement repris mon souffle. J'étais jamais passé par là, c'est bien chouette.
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Je ne sais pas ce qu'est ce drôle de réglage automatique qui donne l'impression d'un soleil couchant en plein milieu du matin, ou alors je me suis gourré dans la chronologie des photos.
21 octobre 2018 10h45. J'approche de la maison. Je passe dans Tonnay-Charente, monte la côte en danseuse sans problème en serrant les dents à l'idée de la descente qui secoue sur la voie cyclable. Finalement j'arrive à la passer sans m'appuyer sur la selle.
21 octobre 2018 11h05. Je m'arrête à la boulangerie en bas de chez moi. Le compteur indique 53 km et je l'arrête là parce que j'aime bien la moyenne à 22 que ça affiche en même temps. Je me prends un pain Saxon, c'est comme le Viking de chez Banette sauf que ça a le nom d'un groupe de hard au lieu de celui d'une série télé. Je dois avoir l'air maquillé par Greg Nicotinero : la vendeuse montre mon casque posé sur le comptoir et me dit "faut pas vous faire mal comme ça, monsieur". Je lui souris et réponds que ça m'a vraiment plu quand même, je ferai mieux la prochaine fois, merci et bon dimanche.
21 octobre 2018 11h30. Je retarde le moment de la douche. Je vais passer les deux prochains jours à m'empiffrer de tout ce que je vais trouver, à commencer par le pain de 500g que je viens d'acheter, en une fois, avec la boite de faux gras que j'ai ramenée. Je suis ravi de ma balade.
Bilan :
- Pour la rando elle même c'était une expérience fantastique. 230 km, un peu plus que mon objectif bas avec beaucoup plus de difficultés techniques que prévu. J'ai hâte de recommencer sur plus longtemps en allant plus loin. Ce qui est devant ma porte est vraiment magnifique et je suis loin d'avoir tout vu.
- Physiquement, j'ai refait du vélo le lendemain une fois les dermabrasions d'appui protégées. J'ai mis environ une semaine à récupérer complètement et fait une sortie d'une soixantaine le dimanche suivant. Le prochain cap c'est de passer les 200 bornes : je pense aller soit jusqu'à Bordeaux, soit vers la forêt de Mervent j'ai même commencé à préparer une boucle qui passe dans le marais en prenant plein de singles qui ont l'air sympas sur Maps.
- Pour le vélo, je ne vois pas ce que je pourrais avoir de mieux. La géométrie avec une potence de 70mm est très confortable, le cintre Ritchey Venturemax passé une période d'adaptation est lui aussi au top du confort notamment grâce au montage spécial Julien et à la guidoline très épaisse. Mon développement (monoplateau 36 / cassette 11-28) convient à ce que je fais, je pense que ce serait un peu court pour de la montagne ou du très technique qui monte en single. Les pneus WTB Riddler accrochent partout et restent roulants. Aucune crevaison en 2000 km sur des pneus qui étaient déjà en fin de vie quand j'ai acheté le vélo. Cette balade les a achevés et je les ai remplacés par des Schwalbe G-One qui sont plus roulants mais moins accrocheurs. Je reprends des Riddler le prochain coup. Ma selle me convient toujours aussi bien. Comme la Devo ne se fait plus, je la remplacerai un jour par une Silverado Race la même que sur mon VTT.
- Pour la nourriture, soupe de rando check et même super check. Je me suis régalé et je n'ai pas eu froid la nuit d'après. Reste à trouver un contenant sans plastique, léger et solide pour l'huile d'olive. Les différents simili-carnés que j'avais pris sont parfaits même froids et valent le poids qu'ils pèsent - j'essaierai de prendre des spacebars plus secs le prochain coup et de trouver du pâté végétal avec un contenant plus léger que le faux gras. Pain essene déjà testé, check, un rapport poids / goût / énergie excellent. Barres énergétiques Baouw : négatif, plus jamais. Elles ont goût au savon et on peut pas se laver avec. Le prochain coup je fais comme d'habitude : pâte d'amande à la datte. 2 gels de 120 ml : inutile, un seul suffit parce qu'avant les 2h je n'en ai pas envie et passé les 4h d'effort intense j'ai faim pour de la vraie nourriture et pareil le lendemain donc avec un seul je tiens deux jours au moins. Ca tombe bien j'ai perdu une de mes soft flasks pendant cette rando j'en ai plus qu'une. Peut être que j'en rachèterai une deuxième si je fais des sorties longues sur plus de jours. Cajou et noix du brésil check, cahouètes un peu écœurantes après un effort si long ce que j'avais déjà constaté.
- Pour le sac, le camelbak utra-10 détourné de son usage s'est révélé aussi bon sur cette sortie que sur les précédentes. La poche à eau Osprey de 3l qui remplace la poche originale tient à presque pleine contenance. Les poches devant permettent d'équilibrer la charge et de laisser ce qui est utile immédiatement accessible. La contenance est suffisante pour le matériel de première urgence pour le vélo et le bonhomme et une veste. Je peux le garder en permanence sur moi en oubliant presque que j'ai un sac.
- Pour les vêtements, je mettrai mon cuissard Colomb le prochain coup et on verra s'il y a une différence. J'ai à présent du comfeel épais dans ma trousse de secours (j'essaierai lors de ma prochaine sortie longue d'en mettre en préventif). Le short de downhill par dessus est indispensable pour éviter de massacrer le lycra dans les ronces - d'ailleurs peut être que le frottement de ce short est responsable de mes désagréments postérieurs, je verrai ça au printemps prochain. Pour le haut le maillot de VTT manches courtes va bien puisque j'ai un sac et pas besoin de poches supplémentaires.
- Pour le matériel, ma sacoche de cadre Columbus à enroulement par le dessus est partie sur LBC après cette sortie pour être remplacée par une Blackburn beaucoup plus pratique, plus grande, plus solide, à peine plus lourde et dotée de poches latérales. La sacoche de cintre Apidura est parfaite et tient nickel sans rien abimer même en prenant 80 bornes de gifles continuelles. La sacoche de selle Columbus qui est trop souple et me semble fragile va partir dès que j'aurai trouvé une Apidura d'occaz pour la remplacer. Malgré tout, des trois sacoches Columbus que j'avais achetées pour tester le bikepacking (cintre / cadre / selle) c'est la seule qui aura fait plus d'une rando et elle tient la comparaison avec des marques deux fois plus chères. Le SDC Forclaz 900 10° acheté vite fait avant de partir fait le job et reste dans la liste, même s'il y a probablement mieux, plus léger et moins cher, la garantie D4 emporte le débat. Le sac à viande de même provenance est parfait, très agréable au toucher, léger et facile à emmener. Le matelas Forclaz Air 700 est exactement adapté à mon usage : très compressible, assez léger, pas cher, conditions clémentes, gonflage à la bouche simple et facile, dégonflage idem. L'oreiller Quechua Helium restera à la maison le prochain coup. Le réchaud Top Notch porte bien son nom, merci infiniment à Phil67 pour son tuto sur le sujet qui me permet à présent de manger chaud en portant peu. Mon compteur Garmin Edge 520 a une autonomie juste suffisante pour une rando de cette longueur donc je ne vais pas en changer, il reste pour moi le meilleur rapport poids / encombrement / prix / fonctionnalités, son défaut principal à savoir l'impossibilité de charger plus de 45mo de carto n'est pas encore un problème. Je ne me suis pas servi de l'enceinte bluetooth que j'avais amenée en raison du bruit du vent qui couvrait tout le reste et ça ne m'a pas manqué.