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Note moyenne 7/10
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C'est un premier retour qui sera édité, complété et renforcé dans quelques mois
Après la déception un brin humide liée à mon premier bivy, l'Aquaquest Hooped Bivy chroniqué ici : https://www.outzer.fr/avis/tente/aqua-quest/hooped-bivy/0/3654.html , j'ai décidé d'acheter quelque chose de beaucoup plus léger et qui condense moins.
Environ 170 balles neuf le bout de tissu avec deux zips, un coupon de moustiquaire et un arceau, z'ont honte de rien chez OR
Vouai, mais t'vois, le bivy il est en nylon 70 D enduit TPU au sol qui fait cuvette pour protéger du splash effect (les éclaboussures en langue camembert) et le toit Pertex Shield+ 2.5 épaisseurs imperméable et respirant, avec des coutures entièrement soudées, une capuche protectrice et un filet moustiquaire amovible au niveau de l’ouverture. Un petit arceau en plastoc écarte la capuche à 50 cm au dessus de ta tête d'andouille qu'a 170€ à mettre dans 530g d'un truc soit bientôt 350 balles le kilo.
Taka l'acheter d'occase, alors
Je vais me gêner, mon Paulo ! 'Tain, 100 balles quand même. Bon, c'est le plus léger dans cette gamme de prix et je veux être léger et pas ruiné. Alors je l'ai pris, quoi. Quand je le reçois, il est emballé dans une boite à chaussures pour enfant taille 30 et on dirait que le colis est vide. Mais non, le bivy est bien dedans. Je le sors de sa housse (du poids pour rien) et je pèse le tout qui fait un mythique 510g avec l'arceau. Mais sans les piquets, hein, parce qu'à ce prix là ils vont pas te filer les piquets d'autant que c'est un bivy utilisable sans être fixé au sol. Je vais donc chez D4, j'achète leurs oranges ultralight à 8€ les 5 comme c'est juste le nombre qu'il faut et 45g plus tard nous voila au complet.
Un truc important : l'abri se replie parfaitement dans un espace microscopique, un point important pour moi vu que grâce à lui j'ai acheté une sacoche de selle plus petite, gagné un peu de poids mais surtout beaucoup de stabilité en montée en danseuse sur le vélo.
Montage 15 secondes
Défais le velcro, déplie et monte l'arceau fastoche vu que c'est des tubes emboitables retenus entre eux par un cordon élastique, mets l'arceau dans l'tuyau et pose au sol, terminado. Notons au passage que l'arceau replié fait 20 cm environ ce qui est très intéressant pour le bikepaking puisque ça tient dans les sacoches de cadre ou de cintre les plus ridiculement petites.
Fixation au sol, je sais pas vous mais moi j'aime bien quand c'est arrimé : y'a tout le temps du vent chez moi et autant quand je suis dedans le poids certes contenu mais présent de mon humble personne fixe l'abri au sol comme s'il était cloué, autant quand je n'y suis pas comme tout ce que j'y mets est ultra léger, le risque que ça parte se promener dans les nuages lors d'une rafale appuyée est grand. (Vous pouvez respirer et si vous avez eu du mal à comprendre la phrase précédente n'hésitez pas à la relire ;-))
Comme je suis dans le jardin, je vais faire la sieste dedans
Ça tombe bien je viens de recevoir mon matelas Massdrop Klymit UL que j'avais acheté dans le même but et dont je posterai bientôt un test. Des lanières à velcro à l'intérieur permettent de fixer le matelas pour si des fois t'avais l'intention de dormir les pieds en bas au milieu d'une falaise. Mais non, ça sert à transporter le tout sans rien démonter d'autre que l'arceau : ouvre la valve du matelas et les zips du bivy, enroule le sur lui même en commençant par le bas et le tour est joué ça peut filer dans la sacoche de selle, youpi !
Il est joli et très discret en gris foncé, c'est assez important pour moi qui bivouaque au milieu de la nature là où ce n'est pas toujours autorisé.
On l'essaie ou on cause, alors ?
Première bizarrerie, on s'installe les pieds devant comme dans le cercueil de Dracula. Ce qui veut dire mettre tout le matos qui ne sortira pas de la nuit aux pieds, s'installer dedans, et ne laisser que ce qui te servira la nuit en haut. Vu qu'il fait 214 cm de long ça me laisse un gros 30 cm pour mettre les affaires mais... seulement 66 de largeur à la tête et surtout 51 aux pieds, heureusement que mon sac est un trail tout petit et que mes sacoches sont repliables, sinon ça rentrait pas.
Speaking of which : sur la pub la footbox (boite à pieds, toujours en langage camembert) est bien tendue et toute belle, mais dans la vraie life elle pendouille minablement comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous. Pas grave, entre le sac et le matos ça soulèvera assez. Notez que sur la photo côte à côte, la footbox de l'Aquaquest est elle bien tendue et bien belle pour de vrai en raison des petits arceaux métalliques rigides latéraux.
La moustiquaire pour tenir dépliée nécessite de fixer la capuche en haut de l'arceau et une fois fixé ce n'est pas facile à remettre normalement de l'intérieur si le temps se gâte.
Sieste : la vache, c'est petit là dedans, et pas juste en chiffres. Il fait bon je dors juste habillé, ça coupe bien le vent, je laisse la moustiquaire seule bivy ouvert, c'est chouette. Je suis un peu à l'étroit pour dormir sur le côté mais ça va. Sieste-test : check.
Essai en live de la vraie vie du bikepacker
Je compte m'en servir pour m'abriter quand je roule longtemps mais que je pars une ou deux nuits maximum, vu ce que m'a montré le sieste-test je ne ferai pas une semaine de rando en autonomie dans un cercueil.
Le week end de rando avec ma fille va donc être l'occasion parfaite pour un vrai test comparatif. Elle va dormir dans l'Aquaquest et moi dans l'Helium. Montés côte à côte, je me rends enfin compte pourquoi j'ai l'impression d'être à l'étroit... Il est minuscule, l'arceau est très bas. J'installe tout et on se met dedans pour se détendre un peu avant de manger. Les sacoches cadre / selle / cintre tiennent dans le fond comme prévu, les chaussures OK, je garde le téléphone et deux trois trucs vers ma tête, où il y a même une petite poche filet zippée pour mettre les papers of identity et la cartablue.
Pendant que ma fille lit et écoute de la musique, je me rends vite compte qu' Il m'est impossible de faire quoi que ce soit là dedans à part dormir, je ne peux même pas étendre les bras assez loin pour envoyer un SMS même avec les progressifs de vieille. Et l'entrée par l'arrière signifie qu'on ne peut pas se changer dedans. Là c'est pas grave on est à la civilisation avec des douches de camping mais si t'es en pleine nature et que t'es un vrai cycliste (ie : t'as rien sous ton cuissard) tu vas te retrouver kunu quelques minutes le temps d'enfiler ta tenue de nuit. Pas cool.
Repas, causade, promenade, et au dodo.
Une fois piqué il est particulièrement stable et silencieux au vent, peu de bruit et aucun problème par 30 km/h lors de cette rando - mais on était partiellement abrités par des arbres.
Je rentre dans le cercueil, je ferme tout (8° prévus en fin de nuit, j'ai un sac de couchage en synthétique D4 minable confort à 15° vu que j'ai prêté le mien à ma fille donc je la joue étanche) et j'essaie de trouver une position confortable. Entre l'étroitesse du bivy, cette s*l*p*r*e de SDC sarcophage qui colle et qui me moule la carcasse j'ai un peu du mal à rester calme.
Au bout de 15' j'étouffe. Littéralement, je n'arrive plus à respirer, comme si je dormais dans un sac de congélation fermé. J'ouvre le zip de 10 cm, un peu d'air frais, ça fait du bien. Mais la sensation d'étouffement persiste et je devrai ouvrir de 30cm le zip pour arrêter de m'étouffer, l'explication est en dessous. Il est important de noter que je suis probablement plus sensible que la moyenne à ce phénomène parce qu'il m'est déjà arrivé avec un sursac à moustiquaire sans arceau classique alors que mes camarades de rando qui dormaient dans le même n'étaient pas gênés.
Bref, je dors vaguement et je suis réveillé à 3h du mat' parce que j'ai froid aux cuisses, mais vraiment très froid. La toile du bivy est collée contre le SDC ultra-fin et ça fait un bon vieux pont thermique qui me draine ma chaleur corporelle comme Stormbringer, décidément c'est une rando à thème vampirisme. J'enroule ma veste thermique autour de mes guibolles et je me rendors tranquille, c'est juste la qualité du sac qui est en cause : en conditions normales le Pertex est tellement léger qu'il ne perturbera pas le gonflant, ne touchera pas les cuisses du dormeur et ne fera pas de pont thermique. Veillez donc à avoir un SDC avec un bon gonflant.
5h du matin,escapade nocturne qui va avec les susdits progressifs et mes chaussures sont dans le fond du bivy. Je mets 10' à les sortir et je me pisse pas dessus merci. Faudra prévoir des tongs pour mettre à la tête.
Le matin, absolument zéro condensation alors que ma fille qui dormait dans l'Aquaquest était dans la piscine habituelle. Il est possible que ça tienne au peu de volume d'air emmagasiné dans le bivy vu sa faible hauteur, au zip bien ouvert ou à je ne sais quoi d'autre mais les faits sont là et c'était pareil la nuit suivante à un autre endroit, piscine dans l'un même zip bien ouvert, sec dans l'autre. Nous verrons dans quelques mois si ça se confirme.
Dormi 4-5h, va pas être frais pour repartir
Physiquement, la rando s'est bien déroulée alors je suppose que j'ai mieux dormi que ce que j'ai ressenti lors du week end. Tiens puisqu'on repart j'ai essayé de rentrer le bivy zip fermé par l'avant dans la sacoche de selle et surprise... Il ne se dégonfle pas du tout. incrédule, j'aspire puis souffle à travers le tissu du dessus : étanche. Complètement étanche, comme du K-Way, so long pour "l'imper-respirabilité". Un test facile pour vérifier : je l'ai gonflé face au vent, fermé le zip et essayé de le plier, le bivy reste quasi éternellement gonflé même avec la pression du pliage. C'est peut être un défaut du mien.
Première conclusion
Ultraléger : check
Se replie dans un trou de souris : check, on peut même laisser le matelas fixé dedans ça gagne encore du poids et de la place
Condense moins que l'Aquaquest : check
Discret dans la nature : check
Pratique : euh non, vraiment pas. L'entrée par l'arrière, c'est naze. La footbox très étroite et qui retombe c'est naze. La fixation de la moustiquaire, c'est naze.
Confortable : vraiment pas non plus. Le faible volume de l'abri, c'est léger mais ça reste naze. Le tissu ultra-étanche c'est naze.
Bon rapport qualité prix : à voir dans le temps, pour l'instant bof bof, très cher pour ce que c'est, en gros un sursac à peine amélioré, là où l'Aquaquest est plus proche d'une tente monoparoi et presque aussi lourd.
Bon sac de couchage obligatoire, tongs pour le pipi du matin et matériel de faible volume si on veut qu'il soit à l'abri également.
La suite cet automne.
4 Commentaires
J'avais étudié l'option bivy à une époque pas si lointaine, mais j'ai opté pour le tarp. Et vu tes retour, je ne regrette pas. Ah et j'oubliais : bon dieu que c'est cher cette connerie ! A ce prix là, z'aurait au moins pu te mettre un arceau pour la footbox !
Pour te chauffer : outzer.fr
Ma barrière psychologique est tombée facilement... un fois que j'ai franchi le cap ! Pour autant, je réserve cette option là où il n'y a pas de moustiques !!