Avis Mammut Smart 2.0 2018

Il y a quelques années je testais le 1er Mammut Smart grâce à un camarade de grimpe, autant vous dire que j’étais un peu interloqué, habitué au huit ou au seau. Cette année, Outzer me sélectionne pour le test du Smart 2.0, je vous en remercie et me suis donc donné à fond pour réaliser un avis complet avec des grimpeurs avertis comme de jeunes novices.

Dans le colis envoyé par Mammut, je découvre donc le Smart 2.0, le smarter un élément additionnel à greffer sur le système d’assurage et le mousqueton Smart HMS. Tout cela semble très qualitatif en raison du poids au premier abord. Visuellement mon premier ressenti est une simplification de la forme du Smart 2.0 par rapport à son prédécesseur (qui avait un look… original !)

Le Smart 2.0

Disponible en plusieurs coloris, le sort aura voulu que je reçoive la version sobre en gris du Smart 2.0. Pour commencer je vous propose une description de l’assureur et ses caractéristiques. Le Smart 2.0 pèse 80 grammes (pour comparaison un Reverso pèse 59 grammes). Il mesure 12 cm de long et 7 cm de haut, il s’agit donc d’un système d’assurage pas plus encombrant qu’un huit par exemple.

Le Smart 2.0 est compatible avec les cordes (à simple) de 8,7 à 10,5mm de diamètre et tout mousqueton avec système de sécurité (à vis, quart de tour).

Son utilisation repose le principe du freinage assisté. Pour aider l’assureur à installer la corde, le schéma est gravé sur le Smart. En moulinette, les mouvements sont similaires à ceux réalisés dans le cadre d’un assurage avec un seau ou autre, on garde les mains sur le brin et on avale le mou facilement. C’est en tête pour donner du mou que le mouvement peut demander un peu d’habitude. En effet un mouvement trop précipité mène vite au blocage du brin par pincement du mousqueton. C’est ce principe de pincement là qui viendra permettre de bloquer la corde en cas de chute du grimpeur. Le blocage est efficace sans avoir à forcer sur le brin d’assurage. Le bon timing pour donner du mou vient en pratiquant, 2 à 3 séances peuvent être nécessaires avant de vraiment prendre le coup de main pour un grimpeur averti qui n'a pas l'habitude de ce système.

La « révolution » du Smart vient de ce changement de manœuvre pour donner du mou (et faire descendre le grimpeur). En plaçant la main tenant le brin d’assurage sous le Smart et en faisant une légère rotation, la corde est libérée sans blocage, pour la freiner il suffit de diminuer cette rotation autour du mousqueton. Cette position permet de garder les deux mains sur le brin puisque la main faisant rotation est placée sur le Smart 2.0 de telle sorte à ce que votre pouce reste en contact avec la corde. En cas de chute alors que l’assureur donne du mou, pas de panique, il relâche la rotation et le système vient bloquer le brin.

En pratique, j’ai assuré et fait assuré par des grimpeurs de différents niveaux, du novice à l’expérimenté. Ce que j’en retire, pour celui qui a l’habitude d’assurer avec un autre système, le Smart 2.0 nécessite un léger temps d’adaptation. Par contre pour le novice à qui on prend le temps d’expliquer les manœuvres, contrôle rapidement la bête tout en étant en confiance grâce au système de blocage.

Le smarter

Il s’agit d’un élément à venir fixer sur le Smart 2.0, en théorie il apporte une sécurité accrue en maintenant le brin relié au grimpeur bien en place, ainsi pas de vrille, de torsion ou autre impactant le freinage du Smart. Pour ma part je n’ai pas saisi qu’elle était réellement la plus-value tant j’ai été convaincu par le Smart en lui-même. Par ailleurs, bien qu’il se fixe aisément au Smart, j’ai cru l’avoir perdu à 2 ou 3 reprises, puisqu’il semble s’en détacher (trop) facilement, par un simple glissement de haut en bas.

Le mousqueton HMS Smart

Vendu séparément ou en pack avec le Smart (et éventuellement le smarter), le mousqueton HMS Smart est costaud, en effet la balance affiche 88 grammes. Il ne s’agit pas d’un mousqueton qu’on emmènera en grande voie ou au pied de falaises avec de longues marches d’approche, autant lui préférer un mousqueton plus léger.

Mais alors quel intérêt me demanderez-vous ? Son avantage est cet ergot qui a deux « fonctions ». La première permet de vérifier en clin d’œil le bon verrouillage du mousqueton puisque l’ergot ne peut se verrouiller qu’une fois le mousqueton vissé. D’autre part, lors de la mise en place sur le baudrier, on vient placer le pontet en dessous de l’ergot avant de le refermer. Dans cette configuration, le mousqueton ne pourra pas se retourner dans le système d’assurage et ne risque pas d’impacter l’efficacité du Smart 2.0.

En conclusion, un système d’assurage efficace à condition d’avoir fait l’effort de changer ses habitudes d’assurage. Moins polyvalent qu’un Reverso puisqu’impossible d’assurer à double ou en grande voie mais en salle comme en falaise il est excellent et rassurera l’assureur novice.

Ma note de 10/10 révèle ma satisfaction pour le Smart 2.0 et le mousqueton HMS Smart, je n'ai pas souhaité impacter la note globale sur le peu d'utilité à utiliser le smarter tant la qualité et l'efficacité du Smart est au rendez-vous!