7/10
Confort
Accroche
Solidité
Maintien
Stabilité
Amorti
2 avis |
Note moyenne 8,5/10
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Allons donc, voilà que les technologies de la NASA débarquent dans les chaussures de trail ! Et si, au-delà du marketing, une semelle avec des plaques de carbone avait une vraie utilité pour aller crapahuter dans les bois ? En janvier, je décide de sauter le pas en dépit du tarif (vraiment) monstrueux des Endorphin Edge. Et comme on le verra en fin de test, malgré la somme de qualités de ce modèle, il y a un souci avec ce critère.
À l'ouverture de la boîte estampillée Saucony, les bonnes surprises sont nombreuses. Commençons par celle qui saute littéralement aux yeux : elles ont de la gueule ! La couleur est flashy et séduisante, la finition est plus que correcte. Enfin, et c'est assez surprenant pour des chaussures de trail : elles sont incroyablement légères. En taille 41, elles se contentent de 230 grammes sur la balance, ce qui tranche avec l'épaisseur apparente de la semelle.
Niveau confort, j'ai apprécié l'enfilage qui n'est pas une torture tandis que la chaussure reste proche du pied. Seule la boîte à orteils me semble un peu flottant. Ceux qui ont un avant de pied un peu large ou qui n'aiment pas se sentir trop serrés apprécieront, pour les autres, il faudra sans doute un temps d'adaptation. Les lacets de côté n'appellent pas de commentaires particuliers.
C'est bien gentil tout ça mais des chaussures, c'est fait pour courir alors direction mon parcours type ! Et là, dès les premières foulées, j'ai un grand sourire. Non pas que les Endorphin Edge soient drôles mais par rapport à mes New Balance Hierro, la forme de la semelle a une telle tendance à faire basculer vers l'avant à chaque foulée que ça en semble facile au départ. On ne "rebondit" pas mais on sent vraiment que Saucony applique ici la recette développée pour ses modèles de route. Qu'on se le dise : les Endorphin Edge sont pensées pour galoper vite et il faudra vous y adapter ! L'amorti est, n'ayons pas peur des mots, exceptionnel. La plaque en carbone dénommée Carbitex n'est pas là pour frimer : elle permet à Saucony d'utiliser une mousse très souple sans que la chaussure ne s'écrase à chaque foulée. Résultat : l'effet ressort de la mousse est bien présent, sans se montrer trop raide à l'impact.
Entre ça et la finesse de la semelle, les Endorphin Edge s'avèrent être très dynamiques. Même quand on voudrait qu'elles ne le soient pas. Explications : il y a parfois des passages techniques où l'on cherche avant tout de la stabilité de la part de la chaussure, avec une semelle un peu large. Ici, la semelle est étroite sous le pied, ce qui est génial pour la mobilité et les changements de direction mais ce sera à votre cheville de corriger les choses quand le sol manque de régularité. Prudence donc si vous n'êtes pas certain du sol au moment de vos réceptions…
En revanche, entre ce dynamisme global et leur poids plume, on en vient vraiment à les oublier dans les passages rapides et c'est une sensation qui ne pourra que ravir tout le monde.
D'autant que la semelle, aux crampons assez espacés pour bien débourrer et assez hauts et souples pour bien se planter dans la boue, assure bien les appuis, tout comme sur les racines humides qu'on rencontre souvent en sous-bois. Inversement, elle trouvera plus vite ses limites dans les pierriers.
Ce qui m'emmène au problème assez important que j'ai rencontré avec ma paire d'Endorphin Edge. Une grande partie de mon parcours habituel se compose de murs de pierres, plus ou moins acérées, en montée comme en descente. Ces portions ont assez vite abîmé les semelles comme on le voit sur les photos. Saucony a teinté les flancs des semelles : c'est très beau quand c'est neuf mais les griffures sont immédiatement visibles et c'est dommage. Mais, plus que l'esthétique, c'est un problème de solidité de la semelle qui m'a forcé à abandonner ce modèle.
Au bout de seulement 5 mois et 360 kilomètres, deux crampons se sont arrachés et la semelle s'est déchirée. Cela peut arriver et le souci a été géré par le vendeur. Mais au vu des terrains sur lesquels je cours, j'ai préféré ne pas reprendre le risque et j'ai changé de modèle.
Si vos appuis sont fermes et que vos parcours de trail empruntent des sous-bois avec peu de (méchants) pierriers, vous ne pourrez qu'être ravis par les Saucony Endorphin Edge. Leur légèreté notamment est un véritable bonheur pour avaler des sorties de 20 km sans se poser de questions. Prudence en revanche si vous avez besoin d'une chaussure stable qui va récupérer d'elle-même un appui un peu limite. Ce n'était pas dans le cahier des charges de ce modèle, que Saucony a clairement développé pour la vitesse et le dynamisme, avec une réussite certaine.
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