5/10
1 avis |
Note moyenne 5/10
Tous les avis
Sur les sentiers, en autonomie complète, sous de fortes chaleurs avec en moyenne 45 km/ jours et 2500m de D+, avoir accès à de l’eau potable reste LA préoccupation première. Les pastilles de Micropur sont efficaces mais tellement infâmes … alors, on boit parce qu’il faut boire. Porter plus de 2L sur le dos, devient vite fatiguant, prend du volume.
Ce système de filtrations LifeStraw permet de s’abreuver dès lors que lors croise un quelconque point d’eau. Bien sûr dans un torrent, mais aussi la moindre petite flaque, la moindre petite retenue d’eau … même croupie, et c’est le soulagement.
Système de filtration
Le filtre adopte un procédé commun à tous les produits LifeStraw, de filtration par fibres creuses qui n’utilisent aucun produit chimique (pas de Chlore ou d’Iode). Après mon test, j’ai détruit et scié ma paille pour savoir de quoi elle était composée : une multitude de fibres, des gaines blanches de moins de 0,5mm de diamètre dont le corps est bien creux, très resserrées et agglomérées à chaque extrémité et libres dans le tube sur le reste de la section.
Lifestraw promet de filtrer 99,9999% des bactéries, dont la majorité de celles qui peuvent vous rendre malade, et de transformer l’eau contaminée en eau potable et salubre.
Caractéristiques fabricant (LifeStraw)
La paille, l’objet,
Sa longueur de 22,5 cm (embouts compris) permet de la mettre dans une poche latérale d’un sac de rando assez aisément. D’un diamètre de 2,5cm, c’est tout de même un objet qui prend un peu de place dans un sac à dos. Toutefois, la cordelette fournie permet de la porter en collier : très pratique pour l’avoir rapidement sous la main.
Son poids de 51g la fait rapidement oublier, particulièrement en collier. Très bien. Les fibres creuses en elles-mêmes sont ultraligth, c’est le corps en plastique qui est le plus lourd. Depuis cette dernière version, LifeStraw a abandonné le métal, et le poids a été divisé par 2.
Facile, légère et compacte, son tube de diamètre très modéré permet de capté la moindre petit retenue d’eau, ça vraiment super :
Un bouchon imperdable bouche la première grille, filtrant les grosses particules, lorsqu’on ne l’utilise pas. Bien pratique car il y a toujours quelques gouttes qui pourraient s’échapper, et dissiper de l’humidité dans le sac et les affaires contenues. Un deuxième bouchon imperdable bouche le goulot, plus fin (trop fin ?) que le diamètre du tube.
Utilisation en situations et retours d’expériences
On plonge un bout, on aspire de l’autre … bref, une paille. Il faut avant tout l’amorcée en remplissant le tube et les fibres creuses. Durant l’aspiration, la résistance est bien perceptible et nécessite un peu effort d’amorçage que l’on doit prolonger tout le temps de l’hydratation. Des mouvements de la cavité buccale sont nécessaires, et en cas de grosse soif : on fatigue des joues.
Le goulot est à mon goût un peu petit. Certes, le diamètre rétréci à 8mm permet d’exercer plus de pression, mais c’est au détriment du débit. En cas de grosses soifs, j’aime être vite soulagé. Le débit est donné à 0,2L/min, je n’ai pas réalisé de mesure exacte, mais la résistance des fibres + le petit diamètre du goulot = plus de temps pour étancher sa soif. J’aurais aimé un peu plus de débit.
Une fois bien abreuvé, il faut penser à souffler dans la paille pour vide le tube et ne pas laisser les fibres creuses s’encrasser de microparticules (j’y reviens par la suite).
Alors, LA question, est-ce que ça fonctionne vraiment, en toute circonstances ?
Sur l’élimination des bactéries, seul un test en labo saura donner un résultat quantifié. Le fait est que je n’ai jamais eu d’ennui intestinal après utilisation, aucun dérangement.
Oui, ça fonctionne même très bien ! Un peu réservé au début, j’ai bien sûr réalisé quelques tests avant de partir sur les chemins. Dans chacune des situations suivantes, je me suis abreuvé sans jamais n’avoir perçu le moindre goût et l’eau était 100% transparente (à l’œil, après avoir recraché ...) :
Son efficacité à filtrer les eaux les moins ragoutantes est impressionnante. A la fin, j’y suis allé partout, les yeux fermés.
Sur le GR20, mon jeu sur le chemin était de percevoir le moindre bruit de ruissellement à proximité pour m’y diriger et satisfaire ma soif, peu-importe la qualité de l’eau. De l’eau, il en a fallu sur ce sentier, bouclé en 6 jours, il était certain que les 2L en gourdes n’auraient pas suffis, cette paille a souvent été salvatrice.
Inconvénients et promesses non tenue
Une paille compacte et légère, c’est très bien. Seulement durant l’effort, il faut se contorsionner pour atteindre la source, se baisser le long du sol. Le thorax n’est pas déployé, vous devez aspirer, plutôt fortement (comme vu ci-dessus) en position cassé / courbé : pas pratique du tout. En plus, ça fait rapidement mal aux genoux. Entre vouloir capter la moindre goutte en très faible profondeur et confort : il faut choisir.
Son volume et son poids mini sont des avantages pour tous ceux qui veulent partir le plus léger possible. C’était mon cas sur le GR20. Toutefois, passer par une réserve d’eau avant d’aspirant est une solution bien plus pratique : en aspirant directement de l’eau recueillie dans sa gourde (si c’est possible, car difficile de capter un très mince ruissellement le long d’une roche) ou en utilisant les autres modèles de la gamme LifeStraw (gourde complètes, ou bouchons pour flasques, bouteilles, etc …).
Sa durée de vie est largement surévaluée. J’ai beau bord comme un chameau et généreusement, je n’ai pas dépassé les 1000L annoncé et loin de là. J’estime ma consommation sur chemin à : entre 8L à 10L par jour en cas de grosse chaleur. J’estime avoir utilisé ma paille à raison de 3L par jour (le reste bu provenait des sources aux refuges, mise en gourdes traditionnelles) : elle s’est bouchée au bout de 6 jours d’utilisation consécutifs !
J’ai pourtant respecté scrupuleusement les précautions demandées par le fabricant :
Après 4 jours d’utilisation consécutifs (toujours selon une consommation de 3L/jours environ), j’ai senti que la résistance à l’aspiration était de plus en plus prononcée, après 6 jours l’effort était bien trop élevé pour boire à ma soif. Après séchage complet et une semaine de repos : plus rien ne passait à travers la paille ! Quelle déception.
Des qualités de filtration bluffantes, peu importe la qualité de l’eau : y aller les yeux fermés. Son poids et sa taille font que cette paille est très nomade. Contrairement aux systèmes à bouchons ou avec gourde, la moindre minuscule retenue d’eau (2,5cm x 2,5 cm suffisent) peut être captée et ceci sur une très faible profondeur (1 cm de fond suffit). Autant dire, que même en milieu sec, il y a presque toujours un point d’humidité exploitable.
Mais une durée de vie extrêmement limitée, 6 jours seulement, avec les précautions d’utilisation strictement respectées. Je serais curieux de connaitre les raisons du changement de ceux qui en sont à la leur 3ème ou 4ème paille. S’il faut changer de paille avant chaque grande sortie, alors il faut y consacrer un sacré budget ! Suis-je tombé sur une non-conformité d’un seul produit, n’ai-je pas fait encore assez d’effort pour vider ma paille, est-ce un cas unique ou chose courante ? Ce qui est certain c'est que l'on ne peut pas partir sur les sentiers uniquement avec cette paille, un système d'hydratation traditionnel est absolument à prévoir.
4 Commentaires
Le système reste, en effet, hyper pratique.