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Note moyenne 8/10
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La randonnée c'est bien, l'expédition sur plusieurs jours c'est mieux !
Connaissez-vous le bonheur de vous réveiller juste avant l'aube avec des chamoix qui crapahutent dans le pierrier à quelques dizaines de mètres de votre bivouac ? Ou celui de voir les lignes de crête rosir puis s'assombrir pour laisser place à la voie lactée et à la lune ? Je les ai personnellement découverts cet été en transformant mes randonnées à la journées en mini-treks de deux, trois, quatre jours sur des terrains variant du Béarn à la Chartreuse en passant par les volcans d'Auvergne. Pour ces petites expéditions nature, j'ai choisi l'itinérance avec bivouac sur des cratères de volcans, sous la protection de cols ou parfois tout simplement dans des campings dans les vallées. La base de l'équipement pour ce type de projet est ... LE DODO ! Même si l'objectif est toujours de marcher (ou courir !) le plus possible chaque jour, il faut malheureusement s'arrêter pour dormir.
Le choix de la tente.
J'avoue que je me suis beaucoup questionné sur le mode de bivouac pour lequel j'allais opter. Après quelques lectures sur divers forums et discussions avec des amis trekkeurs, mon choix s'était réduit à deux options : le bivy ou la tente ultralight. J'avais abandonné la solution tarp, qui ne m'a été conseillée que par un formateur des commandos du fort Mont-Louis. Le bivy était de prime abord attirant par la possibilité d'avoir un abri super léger et potentiellement peu coûteux. Mais à y regarder de plus près, pour avoir un matos de bonne qualité qui permet d'être vraiment à l'abri quand il commence à faire froid ou quand il y a un orage, il faut porter le poids des tentes les plus légères et y mettre un prix plus élevé. Cela s'ajoute à l'inconvénient qui me semble énorme des bivy, à savoir qu'il n'y a aucune place pour mettre au sec les affaires pendant la nuit. Tout ça m'a finalement fait choisir l'option tente.
La tente Minima 1 SL de Camp.
Si tôt achetée, si tôt déballée et montée ! (dans mon salon, on fait comme on peut...) L'ensemble des pièce est stocké dans une pochette très pratique (30cm x 12cm) d'à peine 1kg. Autant vous dire que le rangement dans le sac à dos sera facile ! Même sans une grande expérience en montage de tente, le tout est installé en cinq minutes montre en main. En admirant ce joli tunnel rouge que je viens de monter, je me rends compte qu'il est vraiment minuscule ! Le grand arceau m'arrive à peine au genou et donc même avec mon mètre soixante-dix les bras levés, impossible de me tenir assis à l'intérieur de la tente... Bon, après tout, c'est pas grave, j'avais pas prévu de faire de la méditation en position du lotus pendant mes soirées de bivouac. Mais l'ennui est qu'une fois qu'on est rentré dans la tente (en gros en plongeant dedans, seule solution), il faut être contorsionniste pour faire des mouvements pourtant basiques : se changer, rentrer dans son sac de couchage, sortir de la tente. Ce n'était que le premier essai, dans un salon de surcroît, mais je n'étais pas très confiant pour ma première sortie du week-end suivant (juin 2018).
Première utilisation nature.
Direction Dijon pour une expédition sur le parcours Félix Batier. Après une grosse journée de marche et avec les jambes entre parenthèses (et oui, c'est parce que ça monte, même à Dijon), je suis tout excité de monter mon petit abri. Pas de souci particulier, pas de vent, pas de nuage à l'horizon, une température fort agréable : conditions parfaites pour une première dans cette tente. Je place mon sac à dos volumineux et mes chaussures dans l'espace entre le devant de la toile extérieure et l'entrée de la moustiquaire. Sur les photos je pensais avoir beaucoup plus de place que cela sous ce petit abside, même si le tout rentre en bricolant un peu. La nuit se déroule très bien, malgré le peu de place qu'offre la tente. Même la très faible hauteur au-dessus de ma tête suffit à limiter la condensation car une fenêtre d'aération est ingénieusement située juste au dessus de la tête : le souffle chargé d'humidité est rapidement évacué de la tente. Mais quand même, je me rends compte que si j'avais été un peu plus gaillard, ça aurait peut-être été une toute autre affaire... Réveil-matin, sept heures, quelques courbatures et un peu d'humidité sur la toile extérieure de la tente, mais rien sur la moustiquaire et la paroi interne. Globalement donc, bonne première expérience.
Utilisation dans des situations particulières.
Au début du mois de septembre, lorsque d'autres s'acheminaient vers leur travail ou école, je faisais un petit tour de la vallée d'Aspe, en autonomie sur trois jours. Sac bien rempli, cannes affutées, et toujours ma petite Minima 1 SL dans le dos. Tout se passe bien, mais arrive la terrible épreuve pour une tente : l'orage en montagne, prévu pour toute la nuit que je passe au bord d'un lac à 1900m d'altitude. Autant vous dire que cette fois, le sac ne va pas dormir dehors sous l'abside mais bien au chaud dans la tente : les pluies s'annoncent diluviennes. Encore une fois, heureusement que je suis moi-même minuscule, parce qu'un grand costaud aurait eu du mal à faire une place pour son sac. Même si je passe une sale nuit ce soir là, c'est essentiellement dû au bruit de la pluie et du tonnerre car je la passe complètement au sec. Le lendemain matin, tout est trempé autour de moi, mais tout est sec dans la tente, du sol aux parois. Je suis donc très satisfait de la résistance de la tente.
Deux semaines plus tard, direction la vallée de la Chartreuse. Je me base cette fois dans un petit camping, sur une pelouse bien verte. Temps splendide pendant deux jours, mais au soir de la troisième journée de balade, de gros nuages menaçants dérivent vers mon campement au gré d'un vent du nord qui devient plus fort de minutes en minutes. Pendant la nuit, les bourrasques et la pluie torrentielle ne cessent. C'est là que je découvre une faiblesse de ma tente : la couverture extérieure imperméable vient se plaquer contre la moustiquaire avec le vent. La paroi extérieure étant trempée, la moustiquaire prend elle aussi vite l'eau et tout le côté de la tente qui est face au vent prend un peu l'eau. Rien de bien grave, l'enceinte ne se transforme ni en hammam ni en piscine, il faut juste que je ne me colle pas à la paroi mouillée. Conclusion évidente : il faut faire attention à la direction du vent lorsque de la pluie est annoncée.
Conclusion
Je suis satisfait de cette tente qui coûte assez peu cher et est surtout très légère. Malgré cette légèreté, elle semble solide après la vingtaine de nuits que j'ai passé dedans et résiste aux orages accompagnés de pluie forte sans souci. L'énorme inconvénient de cet abri est sa taille et surtout sa hauteur intérieure : il est impossible de s'y asseoir et donc d'effectuer des tâches aussi simple que de s'habiller ou de rentrer dans son sac de couchage. Les mouvement peuvent tourner au contorsionisme et la nuit au calvaire pour les grands costauds à qui je conseillerai d'opter pour la Minima 2 SL même s'ils voyagent seuls.
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