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Note moyenne 9/10
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Il y a plus de 15 ans, faisant de plus en plus de freeride/freerando avec régulièrement des passages plus ou moins exposés, j’avais besoin de m’équiper de ces accessoires essentiels. J’ai acheté cette paire de crampons Caïman de chez SIMOND d’occasion dans un shop grenoblois. Le modèle est toujours proposé à la vente sous le nom de Caïman 2 avec notamment un système de lanières revues et un poids réduit de 50 g. Avant de passer sur un modèle 12 pointes, voici le retour que je peux faire.
Réglages/Attaches
Le réglage de la pointure se fait grâce à la barrette centrale + lamelle/téton. Pour les petits pieds, afin d'éviter que la barrette dépasse à l'arrière des crampons, il y a la possibilité de fixer une vis à l'avant de la barrette (la vis est livrée avec les crampons).
Le réglage est un peu fastidieux à mon goût mais je ne les jamais prêté donc le réglage est le même depuis longtemps. Ils sont réglés pour mes chaussures ski de randonnée Scarpa Maestrale RS2 mais le réglage convient aussi pour mes chaussures de randonnée Tecnica Forge qui ont une bonne rigidité. La compatibilité de ce modèle avec tout type de chaussures est donc un point fort de ce modèle et type de crampons. La compatibilité est aussi due au système d’attache à lanières qui permet de bien serrer la chaussure du moment que le réglage de la pointure est adéquat.
Pour le chaussage, on fait attention à ne pas inverser le pied droit avec le gauche et on positionne son talon et puis l’avant de la chaussure. On rabat ensuite la bouclerie avant sur le dessus de la chaussure et on passe la sangle dans l’anneau central avant. Il ne reste plus qu’à ramener la sangle vers le talon et puis serrer l’ensemble avec l’anneau de blocage. Même si on est plus lent au chaussage que des modèles semi-auto. ou automatiques, le chaussage dans la neige fraîche ne pose aucun soucis particulier. Il faut tout de même avoir de la dextérité et donc oublier les moufles pour les installer. J’ai souvent des sous-gants et comme ça, je perds moins mes doigts.
A l’assaut des sommets
L'avant des crampons est cambré et cela facilite le déroulé de pied. Avec des conditions plutôt difficiles: froid, neige profonde et collante, les Caïman font un bon boulot. Les crampons n'ont pas bougés. Les sangles de sécurité sont de très bonne qualité, elles n'ont pas glissées d'un poil malgré des nœuds de sécurité assez rapidement faits. J'ai eu de bonnes sensations dans des pentes jusqu'à 45/50° avec de la neige fraîche profonde et un regel vraiment insuffisant. Je n'ai jamais botté à la montée mais un peu à la descente ce qui est plutôt bien compte tenu de ces conditions. Les antibottes ne montrent pas de signe d’usure et ont une déformation suffisante pour jouer leur rôle.
Sur neige dure avec des chaussures de ski de rando, la sensation de maintien et de sécurité a été au rendez-vous. Les lanières ne se sont jamais desserrées. Il faut cependant toujours vérifier après un quart d’heure de marche et remettre un coup de serrage pour optimiser le maintien. J'ai grandement apprécié leur précision en pointe avant, et leur accroche générale en terrain mixte et en neige d'hiver. La barrette métal assurant la liaison confère une bonne rigidité à l’ensemble.
Pour sûr ce ne sont pas les meilleurs crampons pour les terrains bien techniques et très pentus, mais vu que je suis un alpiniste occasionnel et de petit niveau, je ne me suis jamais fait peur avec. Cela dit, avec l’objectif de courses plus engagées et surtout plus « alpi », je vais sûrement m’équiper d’un modèle 12 pointes et semi-automatiques.
Je les ai utilisé aussi en randonnée estivale et les pointes n’ont jamais souffert des cailloux. Aucune déformation n’est constatée à ce jour. Ils ne sont pas légers avec du 100 % acier mais question robustesse, on n’est vraiment pas déçu.
Une fois arrivé sur les sommets, avec les gants, on peut enlever les Caïman rapidement en tirant sur la tirette faite de cordelettes noires. Il ne reste plus qu’à les ranger dans leur housse de protection en les mettant en tête-bêche. L’ensemble, rangé et serré avec les deux élastiques qui commencent à fatiguer, fait 25 à 30 cm de longueur.
Poids
Les modèles actuels et comparables (10 pointes acier, barrette métal, lanières) sont guère plus légers (50g). Ils n’ont donc pas à rougir des productions récentes. S’il on veut gagner en poids (300 g), il faut faire des concessions sur la liaison avant/arrière et/ou sur les pointes avec une moitié en aluminium.
Solidité/durabilité
Après presque deux décennies de vie, je n'observe pas de trace de détérioration sur les pointes, lanières et antibottes. Seule la housse de rangement est un peu transpercée sur les côtés mais pas étonnant quand on chausse du 46 ! Le traitement anti-corrosion a une belle longévité puisque je n’ai jamais encore vu de traces de rouille. Je ne sais pas si les Caïman vendus actuellement seront aussi durables.
Look
Avec leur bon vieux violet, les lanières et antibottes symbolisent presque à elles seules les tendances graphiques des équipements de montagne du 20ème siècle. J’aime bien ce look désormais qualifié « vintage ». Un jour, un jeune randonneur m’a sorti : « trop classes tes crabes, ils sont « collector » ! ». Peut-être, ils sont surtout efficaces.
Ces « crabes » Caïman ont un réglage simple, efficace et sûr. Après plus de 15 ans d’utilisation, la qualité des matériaux utilisés fait que ces accessoires sont toujours autant opérationnels pour les passages les nécessitant. Les performances sont au rendez-vous du moment que le terrain n’est pas trop technique ou vertical. La robustesse a un poids mais qui reste toujours dans la course au regard des productions actuelles.
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