9/10
Confort
Accroche
Solidité
Maintien
Stabilité
Amorti
35 avis |
Note moyenne 8/10
Tous les avis
C'est la grande nouveauté de l'été chez Hoka : la remplaçante de la Speedgoat déboule sur les sentiers. Après une très mauvaise expérience avec la première version, c'est peu dire que j'abordais ce test avec impatience, curiosité et que j'en attendais beaucoup, suite aux premiers retours très positifs outre-atlantique.
Le premier contact avec la petite nouvelle se fait sur la moquette du bureau : l’accueil du pied est moelleux et confortable, les matériaux n’ont rien à voir avec la version 1. Là ou tout était dur sur la 1 (lacets, matière extérieure), ici tout semble flexible et confortable, prêt à s’adapter à la morphologie de votre pied. Disons le tout de suite car c’était LE reproche : la toe box a été élargie, plus de problème de ce coté là, les lardons revivent même si cela reste je pense une chaussure pour pieds fins à moyens.
Le laçage a également été intégralement revu, passant de 4 à 5 oeillets principaux, le lacet lui même étant un lacet plat disposant d’une grande elasticité, offrant un meilleur confort immédiat et plus de latitude de déformation (dans le bon sens du terme) de la chaussure pendant l’effort, notamment quand le pied gonfle. Il n’est pas évident au premier abord de régler de façon précise le laçage (ça glissouille) mais je me suis rendu compte que ce n’était finalement pas tant important : le fit naturel de cette Speedgoat 2 est vraiment excellent, très proche du pied (attention au choix de taille) et nul besoin (en tout cas pour moi) de se lancer dans des réglages complexes : ç’est quasiment du prêt à courir (vite et loin).
Dans le roulant
des pantoufles de course, au même titre par exemple que certaines routières de la marque que j’affectionne sur sentier propre. Combiné aux modestes 4.5 mm de drop, le rocker est particulièrement efficace et plaisant : ca va tout seul, c’est confort, c’est bonheur, c’est chèvre rapide si on veut appuyer sur l’accélérateur.
En montée
Bon, pour les chaussures, la montée c’est pas ce qu’il y a de plus exigeant. Les crampons vibram font le job, le pied est parfaitement tenu, avec une belle sensation de légèreté et dynamisme : ça grimpe (presque) tout seul.
J’ai ressenti quelques fourmillements inhabituels dans les orteils dans les phases de raide prolongé. Je ne les explique pas mais c’est passé dès que le tracé a pris un profil plus civilisé. Peut-être matière à un micro réglage du laçage finalement, mais j’attendrai les prochaines sorties voir si cela se produit de nouveau, et mettrai ce test à jour.
Une machine en descente
Pour ma première sortie de test technique, je l'emmène sur le Moucherotte, qui offre une belle descente (après la belle montée) : 700 m de D- en 4 km, du caillou tranchant, du caillou qui roule sous les pieds, des racines, des rochers, un peu de relance, du sous bois… bref, de quoi tester un peu tous les cas de figure sur du sec.
La descente, c’est plutôt mon domaine de prédilection (il faut bien se persuader qu’on en a un). Et aucune chaussure à ce jour ne m’avait donné un tel sentiment d’efficacité et de confiance : on les oublie, l’accroche est là, la relance disponible, le confort total. Testée sur un de mes parcours fétiches en sortant de la maison, j’ai éclaté mes modestes PR sur Strava, mais sans m’éclater les orteils ni me mettre en danger. Pas d’ampoules, pas d’orteil qui tape, le pied ne bouge pas, les appuis sont solides, la relance disponible, sans aucun déséquilibre et avec une sensation d’être au contact étonnante pour une chaussure aussi bien amortie. Hoka a à l’évidence énormément travaillé sur son nouveau chassis, et une empreinte au sol plus grande rend la chaussure très stable et sécurisante. Rajoutez là dessus (dessous) la qualité de la semelle Vibram et la messe est dite.
Le confort est (presque) total. Tout juste ai-je noté en fin de descente technique (à un rythme agressif de « test » qui ne correspond pas à un rythme sur sortie moyenne / longue pour le commun des mortels dont je suis) un échauffement sous les talons, mais sans formation d’ampoule, que j’attribue plus volontiers à des chaussettes neuves et à ma peau de bébé. Rebelotte à la sortie suivante, mais trop rapprochée pour en tirer une conclusion définitive.Sur ce même itinéraire que je connais par coeur, sa grande soeur m’avait laissé avec 2 orteils copieusement ampoulés.
Mise à jour : frottement sous le talon confirmé sur un 25K à rythme tranquille, toujours uniquement à la descente, toujours pas d'ampoule mais bien désagréable, alors que le pied ne semble pourtant pas bouger (RAS sur le reste du pied, nickel, sur une descente qui m'avait valu 3 ongles noir avec les Speedgoat 1 lors de l'UTV 2016 en relais). Un changement de semelle devrait je pense résoudre le mystère (à suivre).
Mise à jour 2 : le remplacement de la semelle de propreté semble avoir réglé le problème.
Coté semelle
La semelle Vibram fait des merveilles et offre une plus grande surface d’accroche que la version 1 (voir photo plus bas) : moins de zones tendres donc, on peut donc raisonnablement espérer une meilleure tenue dans le temps sur les agressifs sentiers du Vercors, là où la Speegoat 1 avait très vite montré de gros signes d’usure (profondes déchirures notamment sur les parties tendres). Difficile d’imaginer plus performant en tout cas.
Point très positif, le talon est sensiblement moins évidé que sur la version 1, ce qui était devenu mon principal reproche sur la première version : le caillou pointu en réception hasardeuse ne devrait donc plus mettre en danger votre talon (même si la sensation ne sera pas agréable). Ce n’est pas une raison pour courir n’importe comment, mais ça permet d’aborder une descente rapide technique l’esprit plus tranquille.
Le look
La discrétion n’est pas la première des préoccupations d’Hoka, mais pourquoi cela devrait-il l’être? Ces Speedgoat, dans leur livrée jaune/bleu/vert, sont certes un peu flashy mais au final plutôt réussies. Il existe des variations plus sobres, mais au final je pense que c’est quand même celles que j’aurai choisies si j’avais eu le choix. Et tant mieux si ça fait rigoler les copains, c’est important la bonne humeur.
La taille
le fit est très précis, la chaussure très confortable. Il me semble en revanche que ça taille un peu plus petit que d’habitude chez Hoka, chez qui j’ai toujours pris la même taille (9 US). Il ne faudrait pas qu’elles soient plus petites alors que je m’étais posé la question sur d’autres modèles, étant sans doute entre deux tailles (comme tout le monde). Donc si vous êtes déjà à la limite supérieure sur vos chaussures habituelles, il faudra peut être augmenter d’une demi taille. Mais bon, tous les pieds étant différents, il faut de toute façon essayer.
Dans la famille des Hoka Vibram
de gauche à droite : Speedgoat 2, Mafate Speed 2, Speedgoat et Rapa Nui 2S Trail
Je trouvais intéressant de comparer cette Speedgoat 2 avec les autres modèles Hoka qui m'ont accompagné depuis 2 ans. Dans ce tableau de famille, c’est la meilleure tout simplement. Cette Speedgoat 2 surpasse la Rapa Nui 2S (plus stable, plus dynamique), enterre la Speedgoat 1 qui était pour moi un échec, et risque de faire sérieusement de l’ombre à la très bonne mais très onéreuse Mafate Speed 2. Cette dernière parait bien sage comparée à cette Speedgoat 2 et sa semelle est plus exposée.
Possédant les 2, j’imagine privilégier la Mafate sur les sorties longues assez roulantes. Dans le technique et les descentes, la supériorité de la Speedgoat me semble actée, sans pour autant sacrifier le confort. J’affinerai ce jugement dans l’été, n’ayant pas pu tester la chèvre sur des sorties plus longues.
La question à laquelle je n'ai pas encore de réponse : Mafate ou Speedgoat pour l'UTV en duo en septembre prochain?
Durabilité (ajouté le 6 août 2017)
C'est toujours l'inconnue, qu'il était difficile d'évaluer dans les premiers tests.
Au bout d'une centaine de kilomètres, le mesh montre des signes inquiétants de faiblesse aux zones de pliure notamment : je doute de pouvoir passer les 200 sans déchirure. Ce test sera mis à jour régulièrement pour faire état de l'évolution.
fin aout 2017 : suite à une déchirure de la première couche du mesh sur un caillou tranchant, j'ai rafistolé l'ensemble des points de faiblesse au Seam Grip (lire mon test du Seam Grip ici si vous ne connaissez pas cette petite colle magique)
C'est toujours décevant/étonnant de devoir rafistoler des chaussures si tôt mais pour moins de 10 euros, c'est une bonne solution au problème, que je recommande d'ailleurs même d'appliquer préventivement sur une paire neuve.
Le verdict du long - Ultra Trail du Vercors Duo, (9 septembre 2017)
3 mois après le test initial, c'était l'épreuve de vérité sur ce qui pour moi était une épreuve longue (et une première) : 45 km, 2200 m de D+, en peu moins de 6 heures, dont 1 grosse heure sous une pluie battante. La speedgoat 2 passe le test haut le pied : pas le moindre inconfort, pas l'ombre du début d'une ampoule ou d'un échauffement, et la confirmation de toutes ses qualités. Un vrai bonheur de ne pas avoir à se poser de question du coté chaussures!
Conclusion (du test initial fin juin 2017, avant les problèmes d'usure)
Cette Speedgoat efface ma très mauvaise expérience de la version 1 et me permet de retrouver la confiance que j’avais pu ressentir avec les mythiques Rapa Nui 2S et au delà. Ce n’est pas une simple évolution mais une chaussure entièrement redessinée qui réalise l'exploit de combiner toutes les qualités que j'attend d'une chaussure de trail, sans compromis visible (le temps devra confirmer ce jugement néanmoins, notamment sur la durée de vie).
Merci à Hoka de nous prévenir le jour où elle disparait du catalogue qu'on puisse en stocker quelques paires.
A 140 euros, la bête est loin d’être donnée mais elle les vaut bien.
Avis de décès - août 2018
Finalement, le Vercors aura eu raison de la semelle de ces Speedgoat 2, avec un arrachement en cours de la zone de crampons du talon. Le reste de la chaussure reste impeccable (suite aux réparations du mesh au Seam Grip évoquées ci-dessus, qui ont stoppé tout problème), et à environ 500 km la question de la longévité peut se poser mais sans vouloir chercher d'excuses (ça reste dommage) doit être relativisée dans mon cas.
Ces Hoka auront été utilisées quasi exclusivement sur du terrain montagneux minéral exigeant, pour des sorties plutôt agressives (à mon niveau) à coup de dizaines d'aller-retour au Moucherotte, avec de nombreuses descentes en pierriers. Pour le roulant, j'utilise d'autres chaussures. Du coup, je pense que sur un terrain plus mixte, la durée de vie aurait été supérieure.
Merci à Hoka One One et 187com pour avoir rendu possible ce test quelques jours avant l’arrivée de la Speedgoat 2 en rayon.
8 Commentaires
je note donc l'avis pour plus tard, quand j'aurai fini mon stock de rapa nui 2 s (encore 2 paires neuves !!)
Et par rapport aux Speed Instinct ? J'hésitais à les prendre.