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Note moyenne 8/10
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Test Privé
Grâce au programme de tests privés Outzer (je remercie au passage encore une fois l'équipe Outzer) j'ai pu tester ces derniers mois le Matelas Big Agnès Divide Insulated (version Regular) dans les Alpes lors de plusieurs treks en autonomie et d'un voyage sur les hauts plateaux Chiliens. Ce modèle est un matelas rectangulaire gonflable (donc sans mousse), c'est la version isolée du Divide annoncée pour un usage 3 saisons.
Je tiens à préciser que je donne une note liant les performances du produit et son prix. Je peux donc donner une excellente note à un milieu de gamme bien qu'un haut de gamme sera nettement meilleur en pratique. De plus, certains "problèmes" relevés ne sont pas particulièrement contraignants, je les relève juste pour avoir un avis complet et objectif.
Caractéristiques techniques :
Le Gonflage :
Commençons par l'un des deux points faibles de ce matelas : le gonflage. Le matelas est livré dans sa housse de transport, dans laquelle il y a le matelas (évidemment), le sac de gonflage, 3 rustines de réparation et une valve anti-retour de rechange. La présence de ses derniers sont rassurants car nous invite à l'emmener dans des projets parfois exigeants envers les tissus sans craindre de passer une semaine à même le sol. On utilise donc un sac de gonflage, ce qui est vraiment top pour éviter la condensation interne et conserver une bonne R-Value, qui viendra se clipper sur le matelas, assez grand mais mal conçu. En effet, la forme presque rectangulaire a tendance à amener les deux parois l'une contre l'autre et réduire ainsi le volume d'air, on se retrouve donc à batailler pour avoir un sac bien gonflé pour être plus performant, représentant une première perte de temps. On reperd du temps lorsque l'on injecte l'air dans le matelas car le tissu étant un espèce de vinyle plastifié, il est difficile aux premiers abords de ne pas dégonfler le sac dans sa quasi totalité lors des premiers gonflages. Il faut compter environ 7 min de gonflage intense au début, puis environ 4 min lorsque vous aurez pris le coup de main. Dans tous les cas les copains sont déjà en train de préparer le repas alors que je suis encore en train de gonfler. La présence d'une valve anti-retour est toutefois appréciée afin de peaufiner son gonflage une fois dans le duvet. Une valve plus petite spécial dégonflage rapide se situe à côté de la grande valve de gonflage, donc pas de galère ni pour le dégonflage total le lendemain ni pour vider un peu d'air car trop gonflé.
L'isolation :
La construction du Divide est 100% gonflable, donc sans mousse pouvant jouer le rôle d'isolant en cas de crevaison comme pour le SeaToSummit Camp+ (test publié sur mon profil). Cependant il a en son sein un réflecteur de chaleur pour garantir une bonne isolation tant que votre matelas ne perd pas son air. J'ai eu la chance de tester ce matelas dans des conditions particulières. Mon séjour au Chili m'a permis de l'utiliser en conditions froides, jusqu'à -14°C au petit matin. Dans des conditions pareils sur sol sec (sans neige), le Divide Insulated ne m'a pas fait défaut jusqu'à -7°C. Aucune sensation de froid particulière sur les zones de contact jusqu'à là comme on peut le retrouver sur les matelas peu isolant. On peut à mon avis l'utiliser sur des températures encore plus froides autour des -17°C tant que l'on reste sur un sol sans neige, mais les points de contact froid se feront ressentir dès -10°C. Je reste réservé à une utilisation 4 saisons en conditions très froides avec neige, les interactions thermiques entre le sol et le matelas étant différentes dans ce cas ci. Je pense cependant que si cela doit se produire, un simple tapis en mousse premier prix Decathlon en dessous du Divide sera largement suffisant pour un bivouac confortable en 4 saisons. A noter que lors de ces nuits, j'utilisais le sac de couchage Valandre Swing Co 850 (limite confort à -16°C).
Le confort :
Là où le Divide Insulated excelle avec l'isolation, c'est sur le plan du confort. Ses 9 centimètres d'épaisseur laisse une marge de réglage importante pour trouver chaussure à son pieds (ou matelas à son dos). Si vous ne trouvez pas le matelas confortable, alors vous l'avez sûrement mal gonflé ! Sa construction avec des boudins dans le sens de la longueur et ses boudins extérieurs plus gros que les autres vous maintiennent sur le centre du matelas et évitent les glissades nocturnes hors du matelas. Sa construction rectangulaire est également un confort appréciable. Le tissu n'est pas particulièrement glissant mais ne vous empêchera pas de glisser du matelas (dans le sens de la longueur) dès que la pente devient importante. Enfin, n'étant pas un gros gabarit (1m75 pour 63 kg) je me sens tout à fait à mon aise sur la version 20"×52", mais peut être que les gros gabarit seront plus à l'aise sur la version supérieure.
Solidité:
Le tissu inspire confiance ! La marque annonce un "Nylon Ripstop avec un laminage TPU de qualité aéronautique", je ne sais pas si c'est vrai mais en tout cas a validé le test de solidité. En effet j'ai pu passer une nuit directement sur un petit pierrier, sans tente ni tapis de sol, ne provoquant pas la moindre égratignure sur le tissu. D'autres bivouacs à la belle étoile sur un terrain non nettoyé ont confirmé cette solidité du tissu. Seul le temps nous diras pour la solidité des soudures, mais la même sentiment de solidité se fait ressentir.
Le rangement :
Le deuxième point faible de ce matelas est le rangement. Une fois plié, il ne prend qu'un faible volume (surtout pour une R-Value de 4), encore faut-il réussir à le rentrer dans sa housse ! Pour cela pas de secret, il faut imiter le plus fidèlement possible le pliage d'usine. Je conseille cependant de mettre le sac de gonflage et les rustines après avoir mis le matelas dans sa housse, voire même de laisser le sac de gonflage en vrac au fond du sac si vous bivouaquez tous les soirs, cela vous fera gagner un peu de temps et évitera aux minutieux de perdre quelques mèches de cheveux.
Autres:
Je chipote un peu, mais d'un point de vue esthétique le bord du matelas ne fait pas complètement fini. La découpe après la soudure finale à tendance à laisser quelques fils blancs dépasser comme si cela s'effilochait. Ça n'a aucune conséquence sur le matelas, ce n'est pas flagrant, mais c'est un détail qui peut se remarquer. Petit bonus: le jaune canari du matelas est très joli.
Conclusion :
Ainsi c'est un matelas dont je suis particulièrement satisfait. Sa compacité, son confort et son isolation font que je l'ai adopté comme matelas principal. En comparaison avec le SeaToSummit Camp+ que j'avais en ma possession, il a des performances annoncées similaires mais les remplis mieux que le STS. Ces différences peuvent justifier à mon sens la différence de prix si on en a réellement l'usage. Pour moi ce matelas conviendrait parfaitement à ceux qui bivouac souvent et souhaiteraient un matelas polyvalent et confortable ou ceux qui ont déjà un matelas ultra-léger mais aimeraient en avoir un tout terrain pour les conditions froides. Les quelques problèmes relevés ne sont absolument pas contraignants, il suffit juste de s'adapter un peu au matériel et à apprendre à l'utiliser, justifiant la perte de seulement 1 point sur la note globale.
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