Avis Columbia Konos 2024

Toujours à la recherche de chaussures pour parcourir les Pyrénées dans tous les sens, j’ai eu la chance d’être sélectionné pour le Test Privé des Columbia Konos TRS Outdry. Alors évidemment, il me faut commencer par remercier Outzer et la marque Columbia qui m’ont donc fait confiance pour tester ces pompes. Un grand merci donc, et voilà le résultat ci-dessous. Et félicitations à la marque Columbia pour la rapidité à m’envoyer ces objets, je les ai reçues très rapidement, j’ai donc pu de suite les mettre à l’épreuve.

Résumé pour les plus pressés

Jolies chaussures pour rando rapide sur terrain pas trop abrasif (moyenne montagne), très souple avec un super amorti qui vous fera sentir tous les aspects du terrain. Une super accroche aussi, mais s’use (très) rapidement sur rocher.

Conditions du test

J’ai utilisé ces chaussures pour déjà presque une dizaine de randos, dans les Pyrénées uniquement, et dans des terrains variés situés en gros entre 1000m et 2800m : on parle donc de terre, de sentiers, d’herbe, de rhodos, de gispet, et plusieurs types de rochers/cailloux. Le temps était essentiellement sec, mais avec quand même de la rosée certains matins, et qqs traversées de ruisseaux ou flaques. Elles n’ont pas vu un seul mètre de goudron, mais de toute façon elles ne sont pas faites pour ça.

Principales caractéristiques

La Konos TRS Outdry est donnée comme une chaussure de « fast hiking » (marche rapide), ça ne saute pas forcément aux yeux quand on la voit. Après, je ne sais pas trop quelle est la différence pour les designers entre une pompe de trail et une pompe de rando rapide ? Fast hiking = slow trailing ? Bon, en tout cas, ça correspond à ce que je fais, je marche vite, et cours souvent, dès que je peux. Donc plutôt bien d’adresser ce segment.

Elle est imperméable (niveau 3, à savoir les averses, la rosée, et des passages à gué rapides). Le concept Oudry annonce à la fois imperméabilité et respirabilité.

Elle a une tige basse avec renforts sans couture qui sont censés permettre un bon maintien avec un ajustement au milieu du pied.

La semelle intercalaire est généreuse et doit assurer une bonne absorption des chocs à l’avant pied et au niveau du talon. Je n’ai pas réussi à trouver le drop, mais je l’imagine vers 8mm ( ??). Je suis habitué à un drop de 6mm, et ça ne m’a pas choqué, donc on ne doit pas être bien loin.

La semelle extérieur, dite Adapt Trax, doit fournir une très bonne adhérence quelle que soient les conditions. Les crampons sont de forme normale (cf. photo) et j’ai mesuré environ 4mm de hauteur, soit pas trop prononcé, ce qui me va très bien.

Elles sont donnés pour 311g la chaussure en 42, j’ai pas pu vérifier, ma balance n’a plus de pile ! Mais elles sont légères, ça c’est sûr, pas les plus légères du marché, mais parfaites pour leur programme.

Ça taille normal, j’ai pris 41,5 c’est-à-dire ce que je prends pour presque toutes mes chaussures de rando ou trail, et ça me va parfaitement, presque un poil trop grand, il faut que je serre bien les lacets. Je pense qu’un 41 serait passé aussi sans problème.

Ce que j’ai aimé

Le 1er point qui vient à l’esprit, c’est le confort et l’amorti. Que ce soit de suite, dès qu’on les enfile, ou après plusieurs heures d’utilisation, on se sent vraiment bien dans ces pompes, la semelle imposante amorti vraiment bien tous les aspects du terrain. C’est très très souple (trop ? voir ci-dessous). En fait, la semelle est tellement souple que l’on ressent dans le pied toutes les aspérités du sol ; ceci peut être un avantage, notamment par exemple dans des gros pierriers, mais ça peut déranger certaines personnes je pense de « tout sentir ». En tout cas l’amorti est vraiment incroyable, sur des sentiers en terre, que vous marchiez ou que vous courriez, vous avez la sensation que c’est comme sur du tartan !!

L’accroche de la semelle extérieure est très bonne, j’ai pu tester en montée et en descente, sur de la terre, sur du rocher sec, dans du gravillon, ou sur les pierriers, aucun souci d’accroche, ça tient au parquet. Le seul doute, c’est pour combien de temps (cf. ci-dessous). Sur l’herbe ou le gispet, ça tient aussi, même quand ça penche bien. On a donc un réel sentiment de sécurité.

Pour ce qui est de l’imperméabilité, je n’ai rien à redire : j’ai traversé des ruisseaux, marché dans la rosée, et jamais je n’ai eu les pieds mouillés. Elles sont donc bien imperméables, mais il ne fait bien sûr ne pas rester dans l’eau trop longtemps. Je n’ai pas encore pu les tester dans la neige, je ferai un update.

Même si il n’y a pas un pare-pierres en tant que tel, l’avant est assez rigide et on ne s’éclate pas les doigts de pieds sur le rocher en cas d’erreur. Là aussi, bon point, on se rapproche d’une pompe de trail.

La semelle dite de propreté qui est fournie de base est très bien, avec une voute plantaire assez prononcée, c’est bien.

Enfin, on peut apparemment les trouver sur le Web pour moins de 100€, ce qui n’est pas cher pour une telle chaussure. C’est plutôt un bon point.

Ce que j’ai moins aimé

Le principal défaut de ces Konos, je pense, c’est la « tendresse » de la semelle. Sur les photos ci-dessous, on voit qu’après donc une petite dizaine de sortie, les semelles sont déjà très très fatiguées. Alors bien sûr, à l’instar des pneus neige pour les voitures, on peut se dire que c’est pour la bonne cause, à savoir pour une meilleure accroche. Certes, et même si en effet le granit pyrénéen n’est pas tendre, je pense qu’il faut vraiment ne pas les utiliser trop sur du rocher ou dans des pierriers, elles souffrent trop et ne vont pas durer bien longtemps. Donc il faut adapter leur utilisation et éviter le plus possible tous les terrains abrasifs. Malgré ça, je pense quand même que la durabilité est un sujet pour Columbia.

Autre point qui peut être vu comme un défaut, c’est le fait qu’elles soient trop souple. Comme dit plus haut, on ressent au travers des semelles toutes les aspérités du terrain. Alors certains pourront penser que c’est plutôt un bon point, permettant justement de mieux appréhender ledit terrain, c’est un peu mon cas, mais d’autres vont trouver ça gênant.

Au niveau du laçage, les lacets sont bien positionnés et permettent de bien caler le pied, il faut par contre ne pas hésiter à bien serrer pour assurer la stabilité et le maintien du pied dans la chaussure. Du coup, je trouve que les lacets sont un peu trop grands, et comme il n’y a pas de rangement prévu, il faut gérer ça. C’est pas un drame mais c’est vraiment très facile à améliorer. D’ailleurs, j’ai trouvé que la toebox était quand même très grande : moi qui ai le pied assez fin, je trouve qu’il y a presque trop de place, et que du coup, si on ne bourrine pas sur le laçage, le pied va (un peu) se balader à l’avant, et on va perdre un peu de précision.

Comme on le voit sur les photos, j’ai reçu le modèle blanc/bleu qui parait plutôt joli en fonction du dress code pour aller se balader en ville, mais pour la rando dans la montagne, le blanc devient rapidement marron clair, et ceci même avec un entretien digne de ce nom. Donc, joli mais salissant. De plus, le bleu à l’arrière de la semelle disparait quand il croise un peu trop le cailloux !

Au niveau de la respirabilité, je ne peux pas vraiment dire, mes pieds puent trop pour pouvoir juger, aucune chaussure ne pourra jamais rivaliser avec mes pieds !!! Néanmoins, je n’ai pas senti que ces Konos soient plus respirantes que mes autres chaussures de trail et/ou rando.

PS : à noter qu'apparemment Columbia les propose aussi maintenant avec une tige medium, entre ce modèle et une tige haute classique de rando, surement pour un meilleur maintien de la cheville.