Avis Rossignol SKPR 2.0 Active 2024

Note moyenne : 6/10
Levente Dorogi

Robuste et écologique, mais perfectible pour les longues distances !

Avis sélectionné
Profil du testeur : 42 ans | 47,00m | 80kg | Expert
Conditions du test : Mont d'Olmes Boue, Neige, Froid, Cailloux
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Chaussures Rossignol SKPR 2.0

Points forts

- durabilité de semelle externe
- résistance
- recyclabilité
- produits recyclés utilisés

Points faibles

- fit
- confort
- amorti
- adhérence

Tout d'abord, merci à Outzer et Rossignol de m'avoir donné l'opportunité de tester le SKPR 2.0.

Mon verdict final n'est pas très positif, mais il se veut constructif pour que Rossignol puisse éventuellement intégrer mes idées dans de futurs modèles.

DÉTAILS TECHNIQUES

DROP : 8 mm

On sent que les chaussures sont conçues avec une différence de hauteur plus importante qu'une chaussure de performance typique (2 à 4 mm de drop). Cependant, comme pour le modèle Cascadia, le drop est très progressif. Personnellement, cela ne me dérange pas : cela ne perturbe pas ma foulée, et je peux courir efficacement avec une technique orientée vers l’avant du pied.

POIDS : 305 g (610 g par paire)

Pour une chaussure bien construite comme la SKPR, ce poids est tout à fait correct en 2024. Par exemple, la Nike Ultrafly, à 230 €, pèse 350 g en taille 47,5 et permet tout de même de courir très vite malgré son poids. En comparaison avec de vraies concurrentes comme la Cascadia, la Raptor ou même la Xodus, on reste dans la même gamme de poids.

MATÉRIAUX

C'est ici que les chaussures brillent vraiment. Elles intègrent 50 % de matériaux recyclés, ce qui est exceptionnel. De plus, leur EVA est biosourcé, c'est-à-dire qu'il ne provient pas de l'industrie pétrolière, augmentant ainsi la recyclabilité du produit, un point tout aussi important.

TESTS DE FIT ET DE SENSATIONS

Je ne vais pas vous mentir : j'ai couru environ 35 km dans ces chaussures. Pour moi, avec ma foulée et le type d'entraînements que je fais, elles ne sont pas très adaptées à la course longue distance. Cependant, pour bien les tester, je les ai emmenées en montagne. Lors de rando-trails techniques, j'ai réussi à parcourir environ 200 km avec +/-10 000 m de dénivelé en SKPR.

Résistance et durabilité :

C’est là qu’elles impressionnent vraiment. Compte tenu du terrain et des conditions météorologiques rencontrés au cours des deux derniers mois, leur robustesse est remarquable. Par exemple, lors d’une sortie récente avec un sac de 5 kg, j’ai parcouru 11 km pour 1 100 m de dénivelé positif jusqu’au Pic Saint-Barthélemy, affrontant un mélange de neige, de glace et de cailloux. Après un bon nettoyage, elles paraissent presque neuves, comme si elles avaient seulement 30 km dans les semelles.

Fit et confort :

- Taille : Rossignol doit absolument revoir son tableau de tailles. Heureusement, j’avais demandé une demi-pointure supplémentaire. Le 47 est indiqué pour 31 cm, mais en mesurant la semelle intérieure, on atteint à peine 30,5 cm. Cela pourrait surprendre certains utilisateurs qui commandent leur taille habituelle.

- Forme du toebox : La forme est datée, rappelant les anciens modèles de chaussures. Mes petits orteils sont comprimés, ce qui est gênant. Les marques comme Salomon, Brooks, Nike, ou même Adidas Terrex ont repensé leurs modèles avec une approche plus moderne, offrant plus de place à l’avant du pied.

- Maintien : J’ai constaté des frottements au niveau du talon, malgré l’utilisation de chaussettes variées et la méthode de laçage « heel lock ». Le matériau utilisé manque de souplesse et d’adhérence sur les textiles des chaussettes, et la plateforme interne - talon et médio-pied - semble trop large, laissant le pied glisser vers l’avant.

Amorti :

L’amorti est quasiment inexistant. L’épaisseur est là, tout comme la rigidité et la protection, mais il n’y a aucune réactivité. En comparaison, des modèles comme la Catamount ou le Zegama 2 offrent une meilleure sensation d’amorti et de rebond. Ici, cela ressemble davantage à des bottes alpines : protectrices mais dures.

Grip :

Ne jugez pas le grip dès les premières sorties ! Au début, j’ai trouvé cela dangereux, pire que l’ancien Contagrip. Mais après 50-60 km, j’ai apprécié le contrôle. Cela rappelle un pneu Dunlop : pas le meilleur grip, mais prévisible et durable.

!! POINTS À AMÉLIORER !!

Pour faire de la SKPR une vraie chaussure de trail :
  • 1. Fit :
    •  Offrir une toebox moins étroite et plus arrondie (inspirée des modèles comme : Norda, Kiger, Pulsar, Catamount ou LongSky).
  • 2. Confort au talon :
    •  Revoir la forme et le matériau, ajouter plus de mousse pour éviter les frottements et les décollements.
  • 3. Amorti :
    •  Introduire des mousses PEBA ou TPEE, maintenant très accessibles, pour plus de réactivité et de confort. Une fine couche sur une base EVA traditionnelle pourrait suffire.
  • 4. Laçage :
    •  Simplifier le système en réduisant le nombre d'œillets et utiliser des lacets plus souples.
  • 5. Adhérence :
    •  Améliorer le grip en sacrifiant un peu de durabilité. Collaborer avec une marque européenne comme Michelin, Pirelli, Dunlop ou Hutchinson pourrait être une solution.

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En résumé :

La SKPR 2.0 est une chaussure assez robuste et écologique, mais elle manque encore de modernité en termes de fit, de confort, et d’amorti pour rivaliser avec les meilleurs modèles du marché. Avec quelques ajustements, elle pourrait devenir une vraie référence dans le trail.

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29/12/24

P.S. : J’ai écrit ce texte fin novembre, mais je n’avais pas eu le temps de faire des photos. Depuis, j’ai ajouté environ 60 km d’entraînement supplémentaires avec ces chaussures, sur des terrains assez boueux et humides, avec deux sorties dans la neige où j’ai même légèrement gelé des pieds.

Lors des photos finales, j’ai remarqué que la semelle gauche commence à se décoller sur l’extérieur, tandis que la semelle droite se décolle sur l’intérieur.

Sachant que je n’ai pas fait de sorties particulièrement longues et que j’ai laissé les chaussures reposer au moins 36-48 heures entre chaque sortie, cela est assez inquiétant !

Le frottement au niveau du talon reste le même, et la semelle est encore presque neuve après 295 km au compteur.

Pour qui ?

Elle est plutôt destinée aux randonneurs ou aux alpinistes comme chaussure d'approche. Pas vraiment une bonne chaussure de trail running !!!
5/10
Confort
Accroche
Solidité
Maintien
Stabilité
Amorti

Commentaires

Un commentaire

yrlab arf! Rossignol est meilleur dans les skis..
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